« Etes-vous favorable au projet de relance pour la nouvelle SNCM présenté par les repreneurs ? » - Veolia Transport et le fonds Butler Capital Partners. A cette question, les salariés de la compagnie maritime ont répondu «oui» à 77 %, avec une participation de 73,6 %, lors de la consultation qui s'est terminée le 2 mai dernier.

L'enjeu était de taille. Les repreneurs avaient conditionné leur entrée dans le capital à une participation massive des 2 400 salariés et à une adhésion franche au projet. Celui-ci prévoit une économie de 20 millions d'euros sur la masse salariale en trois ans, via la suppression de 400 postes sans licenciement sec, avec des départs volontaires, des préretraites et des mutations.

Le résultat du vote engage un peu plus la SNCM sur la voie de la privatisation. Un conseil d'administration, prévu pour fin mai, devra valider ce plan selon lequel Veolia Transport prend 28 % du capital, Butler Capital Partners 38 %, les salariés 9 %, tandis que l'Etat en conserve 25 %. Deux autres étapes devront ensuite être franchies. Tout d'abord, la Commission européenne doit approuver le montage financier qui repose sur une nouvelle recapitalisation de la compagnie par l'Etat à hauteur de 142,5 millions d'euros.

Ensuite, la SNCM doit remporter le nouvel appel d'offres que l'Assemblée de Corse s'apprête à lancer pour la desserte maritime entre Marseille et six ports corses pour 2007-2012. Cette délégation de service public, dotée d'une subvention de 90 millions d'euros, est vitale pour la compagnie. Bruxelles et la Corse feront connaître leurs décisions à l'automne.