En 2004, 36 % des DRH et responsables formation affichaient un avis très positif (5 %) ou assez positif (31 %) face à la réforme de la formation professionnelle. En 2006, ce taux est désormais de 42 % (6 % et 36 %). Parallèlement, ils étaient 64 %, en 2004, à avoir un avis partagé (60 %), voire négatif (4 %). En 2006, ce taux passe à 58 % (51 % et 7 %).

Ces chiffres, tirés d'une étude de la Cegos, présentée le 3 mai, montrent que l'avis des DRH et responsables formation vis-à-vis de la réforme évolue lentement et qu'ils ne sont pas encore totalement convaincus. Pourquoi ? Parce que toutes les preuves ne sont pas faites.

Les DRH et responsables formation ne sont pas bien certains que la réforme et le DIF vont favoriser le développement des compétences tout au long de la vie, ni réduire les inégalités d'accès à la formation. En effet, 89 % des entreprises ont communiqué en interne sur le DIF et 71 % ont mis en place les entretiens professionnels, mais seuls 3 % des salariés ont fait une demande de DIF en 2005 (soit environ 500 000 personnes en France) et à peine 9 % d'entre eux prévoient de le faire en 2006. Enfin, 31 % des entreprises n'ont eu aucune demande au titre du DIF en 2005.

Autre raison de ce désenchantement : pour 91 % des DRH et responsables formation interrogés, l'application de la réforme a entraîné un surcroît de travail pour leur service, qui n'a pratiquement jamais été compensé par un recrutement supplémentaire : seules 7 % des entreprises ont recruté, essentiellement les plus de 1 000 salariés. La solution réside donc, pour plus de la moitié d'entre elles (54 %) - et tout particulièrement pour les plus petites entreprises -, dans un recours accru aux services des Opca.