En 2004, les groupes Malakoff et Médéric, deux acteurs de la protection sociale complémentaire, décident de mettre en commun leurs moyens informatiques. L'objectif ? Installer une structure capable de se positionner comme le numéro un de l'informatique des caisses de retraite et de développer de grands programmes de traitement des retraites.

Ainsi, une entreprise est créée. Nommée SI2M, elle estcomposée des équipes informatiques des deux maisons mères. Soit deux statuts différents qu'il a fallu remodeler en un seul et unique, propre à SI2M. « C'est une opération qui a été abordée très amont, un an avant la signature créant SI2M », prévient Hugues Huet, DRH du groupe Malakoff. Pour cela, une instance paritaire, émanation des différentes instances représentatives de Malakoff et de Médéric, composée des deux DRH et d'une vingtaine de représentants élus et des organisations syndicales, a été mise en place.

Le premier point à régler a concerné la convention collective de cette nouvelle entité. Il a été décidé de conserver celle des maisons mères, à savoir la convention collective nationale des institutions de retraite. « Puis, sont venues les questions du temps de travail et des emplois et classifications. La première a été finalisée avant l'inauguration de la structure, le 1er juillet 2004, mais a été formalisée après, avec le DRH de SI2M. En fait, SI2M maintient les règles d'aménagement du temps de travail des sociétés d'origine. Autrement dit, le choix est donné entre un horaire mobile, sans plage fixe, et la semaine de 36,5 heures, à l'instar de ce qui est pratiqué chez Malakoff, ou la semaine de 38,5 heures, telle que pratiquée chez Médéric. A propos des emplois et des classifications - sujet ne donnant pas lieu à accord -, la négociation a débouché sur une série de propositions dont la direction de SI2M a pu s'inspirer à loisir », décrit Hugues Huet. En l'occurrence, elle les a utilisées pour réactualiser l'ensemble et configurer une nouvelle arborescence des métiers et des classifications, plus cohérente avec son positionnement.

Autre innovation : l'accord, signé en septembre 2004, entre les trois directions et les fédérations CFDT, CFE-CGC et CFTC, instituant un espace emploi commun entre Malakoff, Médéric et SI2M. Au programme : mutualisation des offres d'emploi et priorités données aux candidatures internes ; mise en ligne via les intranets respectifs des différents postes à pourvoir, selon un formatage propre à chacune des entités ; mise en commun de formations et, enfin, mobilité interentreprises entre, à l'époque et pendant un an, Malakoff et SI2M d'une part, et Médéric et SI2M d'autre part. Autrement dit, l'employeur change mais le maintien de l'ancienneté, de la rémunération annuelle brute et de la classification est garanti. « A l'origine, nous voulions anticiper sur les inquiétudes des informaticiens quittant une structure de plusieurs milliers de salariés pour une plus petite, de moins de 400 salariés. Cet espace emploi commun garantissait alors à SI2M la responsabilité pleine et entière des deux maisons mères en cas de difficultés économiques. »

Ainsi, l'accord comprend également un volet «gestion solidaire de l'emploi». Pour l'heure, il n'a pas été nécessaire de l'activer. En revanche, l'espace emploi commun a vu son existence pérennisée et son périmètre enrichi. En effet, depuis le 1er janvier dernier, les mobilités sont possibles entre Malakoff et Médéric et réciproquement.

Après moins de deux ans d'existence, cet espace emploi commun dresse un premier bilan, examiné par une commission paritaire de l'emploi, composée des trois DRH et d'une délégation de chacune des trois organisations syndicales signataires. En termes de formation, différents cursus communs entre Malakoff et Médéric ont été mis sur pied, en matière commerciale notamment. Quant aux mobilités interentreprises, Hugues Huet en évoque un peu plus d'une vingtaine depuis 2004. C. L.

> Activité : service et conception informatique.

> Effectifs : 350 salariés.

> Harmonisation : de juillet à septembre 2004.