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Les Pratiques

La RATP forme ses caténairistes

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 02.05.2006 | Lydie Colders

Pour réduire les accidents de travail, l'unité caténaires de la RATP a sensibilisé ses agents via une formation médicale. Cette action, couplée à des travaux d'aménagement, a permis de diviser par cinq le nombre d'arrêts un an après la formation.

Comment réduire les accidents de travail ? C'est sur cette question épineuse que s'est penchée la division caténaires de la RATP. Dans cette unité où travaillent 150 opérateurs chargés d'entretenir les réseaux électriques des RER et des tramways, l'augmentation des accidents de travail depuis 2003 inquiétait la direction. « Le nombre d'accidents de travail n'arrêtait pas de progresser : entre 2003 et 2004, nous avions atteint 921 jours d'arrêt de travail. Et ce, malgré nos actions en matière de formation en sécurité. Il fallait en comprendre les origines », explique Tayeb Yahia-Chérif, directeur de l'unité de maintenance des caténaires à la RATP.

Travail de nuit

Fin 2003, la direction charge l'Apave d'établir un diagnostic des risques. Verdict : il faut sensibiliser les électriciens au travail de nuit. Dans cette unité, les deux tiers des agents travaillent exclusivement de nuit, en dehors des heures de circulation des trains. Mais ces risques, liés à la baisse de vigilance et au manque de visibilité, ne sont pas les seuls : « Ces agents sont aussi exposés à des maux de dos car ils utilisent des matériels de manutention lourds. On a surtout constaté que les accidents survenaient avant et après les travaux, notamment lors des déplacements sur les voies où le ballast instable occasionne des risques d'entorses. »

Pour agir, la RATP a chargé un médecin de l'organisme Didacthem d'organiser une formation pour ses agents et son personnel d'encadrement « afin d'améliorer la prise de conscience collective » ; 206 personnes ont suivi cette formation de deux jours, étalée sur trois mois à partir d'octobre 2004. Un an plus tard, le nombre de jours d'arrêt de travail a été divisé par cinq, avec 181 journées recensées en décembre 2005. Selon Tayeb Yahia-Chérif, si le message a porté, « c'est en partie grâce au discours responsabilisant du médecin ».

Démarche de qualité

D'autres actions ont été menées, en 2005, pour améliorer la sécurité du travail des caténairistes : renfort des inspections sécurité, travaux d'amélioration (éclairages, aménagement des accès aux plates-formes des voies), tests de casques incluant des lunettes de protection... « A l'unité caténaires, les actions d'hygiène et de sécurité sont intégrées, depuis 2004, dans une démarche de qualité globale ISO 9001-2000. Cela permet d'avoir des processus d'action, d'évaluation et de suivi mieux coordonnés », explique Michel Monnot, responsable de la mission HSCT au département équipements et systèmes de transports de la RATP. Un dispositif qui permet aussi de transférer les bonnes pratiques vers d'autres personnels : après les caténairistes, ce sont les agents de la voirie de la RATP, confrontés à des risques similaires, qui bénéficieront de cette formation, courant 2006.

Auteur

  • Lydie Colders