L'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) a annoncé, le 27 avril, le lancement d'une campagne nationale de prévention contre l'amiante visant les métiers du second oeuvre du bâtiment. « Nous estimons que 900 000 de ces professionnels sont exposés quotidiennement à l'amiante », a souligné Jean-Luc Marié, directeur général de l'INRS.

Représentant 30 % des victimes de maladies professionnelles liées à la fibre, les salariés du second oeuvre (maçons, plombiers...) du BTP ont aussi la particularité d'évoluer dans des TPE démunies face aux risques professionnels. « Nous souhaitons, ajoute Jean-Luc Marié, interpeller les salariés et les employeurs, mais aussi toucher l'environnement de ces deux catégories (donneurs d'ordres, famille...). Nous nous sommes aperçus qu'il existe un déni du risque amiante dans les TPE, et que de nombreuses idées fausses circulent sur ce sujet. »

La campagne, qui adopte un ton percutant, sera déclinée, à partir du 9 mai, dans les médias grand public nationaux ainsi que dans la presse quotidienne régionale. Des fiches métiers, téléchargeables sur le site < www.amiante.inrs.fr >, ont, par ailleurs, été conçues pour l'occasion.

Si des propositions d'interventions ont été formulées en direction de «partenaires», on peut s'étonner de l'absence de relais parmi les fédérations professionnelles concernées et de la non-participation de l'OPPBTP, l'organisme de prévention de référence pour les professionnels du BTP. Contacté, celui-ci a fait savoir qu'il trouvait le moment de cette campagne mal choisi, intervenant dans un climat passionnel après les publications des rapports parlementaires sur l'amiante et l'affaire du Clemenceau, tout en déplorant le caractère détonant de la communication.