Selon la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, Miviludes, qui a présenté, la semaine dernière, son rapport 2005 au Premier ministre, « le phénomène sectaire n'a pas marqué de pause en France au cours de l'année écoulée ».
«Le constat de l'ensemble des acteurs, sans être alarmant, reste préoccupant : aucun type d'activité, aucune entreprise ne sont à l'abri du risque sectaire », assure le rapport 2005 de la Miviludes (1), qui, comme toujours, accorde une place spécifique à la thématique de la formation professionnelle. En effet, affirme-t-elle, certains groupes ou organisations portent de l'intérêt « aux domaines de l'emploi et de la formation », car ils « génèrent des flux financiers importants ».
« Ces groupes y recherchent également une forme de légitimité ou de reconnaissance. Cela leur permet d'entrer directement en contact avec les demandeurs d'emploi, les salariés et les entreprises, mais souvent, aussi, avec des personnes physiques qui entreprennent dans un deuxième temps une formation à titre individuel et à leurs frais. »
Les formations que ces groupes proposent, « toujours plus abondantes et diversifiées, sont parfois très éloignées des finalités légales assignées à la formation professionnelle continue ».
Elles « n'ont souvent pas pour but l'acquisition de compétences professionnelles bien identifiées et ne comportent pas une réelle valeur formative étroitement liée à l'activité professionnelle du public visé ». Ainsi, « les formations dispensées en «praticien de santé naturopathe» (PSN), en «PSN réflexologue» ou «kynésiologue», en «hygiéniste naturopathe», en «hygiéniste naturopathe iridologue», en «perfectionnement réflexologie», en «découverte» ou en «PSN réflexologue iridologue bio énerg.» ne correspondent à aucune activité professionnelle suffisamment identifiable ».
« La croissance du nombre de stages ou d'actions ayant trait aux domaines de la santé physique et mentale (bien-être inclus), du développement personnel (transformation, amélioration des performances...), à vocation psychothérapeutique ou guérisseuse reposant sur des eschatologies exclusives, et sur des techniques ou méthodes dites, par exemple, «énergétiques», induit un risque de développement du charlatanisme. »
En un sens, le fait que ces organisations « méconnaissent également fréquemment les exigences légales et réglementaires en termes d'organisation de l'activité de formation professionnelle : publicité, obligations comptables, remise préalable de documents légaux, perception de frais ou paiement des prestations, contractualisation... », peut être pris comme un avantage, car c'est aussi grâce à cela qu'on peut les repérer.
(1) <
