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La métallurgie allemande signe un accord «historique»

L'actualité | publié le : 02.05.2006 | Marion Leo, à Berlin

Le syndicat IG-Metall et le patronat en Rhénanie du Nord-Westphalie ont conclu un accord qui permet aux entreprises, pour la première fois, de prendre des décisions salariales avec leurs comités d'entreprise, sans passer par les partenaires sociaux.

L'Allemagne vient d'échapper de justesse à une grève dure dans la métallurgie. Le 22 avril à l'aube, à l'issue d'une discussion-marathon de 19 heures, le syndicat IG-Metall et l'organisation patronale NRW Metall en Rhénanie du Nord-Westphalie ont réussi à se mettre d'accord sur une hausse des salaires de 3 % à partir du 1er juin 2006. Pour IG-Metall, qui réclamait 5 % d'augmentation pour les quelque 3,4 millions de salariés dans la métallurgie et l'électronique, il s'agit tout de même d'une victoire. La fédération patronale Gesamtmetall ne proposait qu'une hausse de 1,2 % sur deux ans. Et l'accord ne sera valable que treize mois.

Eléments de flexibilité

Mais, pour Gesamtmetall, qui sait que le compromis correspond à « la marge de manoeuvre maximale » des entreprises, l'accord constitue également un succès. Car il introduit, pour la première fois, des éléments de flexibilité au niveau des salaires, réclamés depuis des années par le patronat. Ainsi, les entreprises pourront décider elles-mêmes, avec leur comité d'entreprise, de verser ou non aux salariés une prime de 310 euros pour les mois de mars à mai, sans demander l'accord d'IG-Metall. Si l'entreprise se porte mal, la direction et les représentants du personnel pourront décider de réduire ou même de supprimer cette prime. Si, au contraire, la conjoncture est favorable, ils pourront décider de la doubler. La mesure est qualifiée d'«historique». Car, jusqu'à présent, les décisions salariales étaient toujours prises au niveau de la branche par les partenaires sociaux.

Depuis des années, le patronat réclame une flexibilisation des accords de branche, seule capable, selon lui, de tenir compte des différentes situations des entreprises. Pour IG-Metall, la concession est de taille. « Quand les décisions sont prises directement dans l'entreprise, le CE risque toujours de faire l'objet d'un chantage. Nous n'avons accepté ce dispositif que parce qu'il s'inscrit dans un cadre très strict », explique une porte-parole du syndicat.

Formation continue

Autre innovation importante : les partenaires sociaux ont conclu un accord sur la formation continue, selon le modèle déjà en vigueur au Bade-Wurtemberg. Désormais, chaque salarié aura droit à un entretien individuel, une fois par an, destiné à évaluer ses besoins en formation et à fixer un calendrier. « On pense, à tort, que les entreprises forment régulièrement leur personnel. Mais, quand elles le font, elles ne le proposent qu'à des gens déjà qualifiés, des ingénieurs, des chercheurs. Chacun doit avoir la chance de pouvoir progresser », explique une porte-parole d'IG-Metall. Signé à Düsseldorf, cet accord devrait être repris très prochainement par toutes les autres régions.

Auteur

  • Marion Leo, à Berlin