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Péchés capitaux au pays du capital, Bruno Jarrosson, Dunod, 168 pages, 15 euros.

Demain | Livres | publié le : 02.05.2006 | Pauline Rabilloux

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Péchés capitaux au pays du capital, Bruno Jarrosson, Dunod, 168 pages, 15 euros.

Crédit photo Pauline Rabilloux

Si l'on suit Bruno Jarrosson, qui estime que les péchés capitaux ne sont pas tant les péchés principaux que les péchés archétypaux, il n'y a rien d'étonnant à ce qu'on les voit à l'oeuvre «au pays du capital». Le paradoxe, pour l'auteur, serait plutôt de prétendre que la vie économique est plus morale que la vie spirituelle. Dans cette dernière, la punition ne concerne pas forcément la vie matérielle, alors que, dans la vie économique, tout péché se paie.

Certaines entreprises sont des modèles d'inefficacité tant elles étouffent sous le poids de ces péchés économiques que sont l'orgueil et la démesure, la gourmandise du pouvoir, la luxure de la convoitise, l'avarice, etc. En revanche, l'univers économique excelle à faire payer aux autres le prix de ses péchés. Ce n'est pas forcément l'intéressé qui règle l'addition de son incompétence mais, selon les cas, son patron, son subordonné, son collègue, son client, son fournisseur... Et il faut bien reconnaître qu'après une courte lune de miel, conséquence de la chute des valeurs alternatives et notamment du marxisme, l'entreprise et la société sont en plein divorce, du fait, justement, de ces péchés managériaux dont ni l'entreprise ni ses dirigeants ne semblent se lasser.

Tout angélisme mis à part, pour renouer avec la performance, l'auteur ne voit d'autre solution que la moralisation des pratiques au pays du capital. Un pamphlet plein d'esprit et de verve.

Bruno Jarrosson, ingénieur, enseigne la philosophie des sciences à Supélec, la théorie des organisations à Paris-4, et coordonne l'enseignement Humanisme et modernité à l'Ecole centrale.

Auteur

  • Pauline Rabilloux