Alors que le projet antitabac du gouvernement a été reporté sine die, la liste des entreprises bannissant la cigarette s'allonge. Le 19 avril, Reagroup (environ 9 700 salariés), filiale distribution de Renault, a annoncé que ses 150 sites seraient non-fumeurs à partir du 1er septembre prochain.

Cette décision sera suivie par la mise en place de mesures d'information et, surtout, d'un accompagnement pour les salariés fumeurs. « Une participation financière de 30 euros à l'achat de patchs ou de toute autre méthode de sevrage » sera, selon la direction, octroyée à chaque salarié concerné.

Ayant une obligation de résultat concernant la protection de leurs salariés contre le tabagisme (Cour de cassation, chambre sociale, 29 juin 2005), les entreprises n'hésitent plus à proscrire la nicotine au bureau. Elles devront, en revanche, attendre avant d'être confortées par le projet du ministre de la Santé, Xavier Bertrand, de durcissement de l'interdiction de fumer dans les lieux publics. Echaudé par l'affaire du CPE, Dominique de Villepin vient, en effet, de lui confier le soin de procéder, tout d'abord, à de larges consultations.