E & C : L'évolution récente de la médecine du travail va-t-elle être au coeur de son 29e congrès (1) ?
A. B. : La question de la pluridisciplinarité, objet de la réforme de 2004, a été largement abordée lors de notre précédent congrès, à Bordeaux. Nous ferons donc, cette année, un point sur son évolution. Deux corps d'intervenants en risques professionnels organiseront d'ailleurs des sessions spécifiques. Mais nous reviendrons plutôt à ce qui constitue notre coeur de métier : la clinique médicale du travail.
E & C : Comment celle-ci évolue-t-elle ?
A. B. : Les mutations économiques l'ont fait passer d'une médecine de dépistage des risques en usines à une médecine de prévention, notamment des charges mentales, par une approche des organisations. Ces évolutions se retrouvent dans les thèmes que nous aborderons au congrès : la violence au travail (distincte du harcèlement), la gestion de crise ou encore les conduites addictives. Par ailleurs, pour faire avancer les pratiques en santé au travail, nous souhaitons valoriser les grandes enquêtes conduites en France (Sumer, Visat, conditions de travail...), afin que les acteurs se les approprient. Le congrès se déroulant à Lyon, il nous a paru important d'aborder la surveillance des risques chimiques dans le contexte de la mobilité professionnelle.
E & C : Certains thèmes émergents seront-ils explorés ?
A. B. : Oui, notamment celui de l'évaluation des pratiques professionnelles ou encore l'exposition aux ondes électromagnétiques produites par les téléphones portables. Sur ce point, les résultats d'une enquête internationale et le projet de transposition d'une directive européenne permettront de présenter les seuils d'exposition recommandés.
(1) Manifestation biennale, le Congrès national de médecine et santé au travail se déroulera à Lyon du 30 mai au 2 juin. Renseignements : <
