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Enquête

Un site et des salariés performants

Enquête | publié le : 25.04.2006 | E. D.

Pour compenser la suppression de 332 emplois supplémentaires, Kodak, à Chalon-sur-Saône, qui a déjà effectué plusieurs restructurations, mise sur la reconversion du site. Plusieurs PME y ont déjà élu domicile. Le bon niveau de qualification des salariés est un atout évident.

Régime minceur chez Kodak à Chalon-sur-Saône. L'ex-premier employeur de Bourgogne, géant de la photographie argentique, touché de plein fouet par le boom de l'image numérique, vient d'annoncer, fin mars, la suppression de 332 emplois sur les 1 600 que comptait encore l'entreprise (3 000 en 1991). Après l'arrêt de la fabrication de pellicules, en 2004, et celle des bobines cinéma, en 2005, c'est au tour de la production de supports pour les films de radiographie médicale de faire les frais d'une extinction de l'activité de Kodak à Chalon.

Reconversion

Si des activités «annexes» de finition et de conditionnement de produits argentiques fabriqués ailleurs (notamment aux Etats-Unis) perdurent, la direction parie désormais sur la reconversion de l'imposant site de 80 hectares (auquel il faut ajouter 130 hectares de réserve foncière), baptisé «campus industriel du grand Chalon». « Quatre PME y emploient déjà 180 ex-Kodak, l'objectif, d'ici à mi-2006, étant fixé à 500 emplois pérennisés sur le site, et 200 de plus d'ici à la fin de l'année », se réjouit Jean-Pierre Martel, le patron de l'usine, qui souligne que les engagements de l'industriel en matière de revitalisation du bassin d'emploi sont régis par un contrat territorial (et non par une convention de revitalisation proprement dite). Conséquence : sur place, une task-force d'une quinzaine de collaborateurs se démène depuis deux ans, de concert avec les principaux acteurs économiques et consulaires de la région, pour attirer entreprises et industries hexagonales ou étrangères sur un site doté d'infrastructures jugées très performantes et particulièrement bien situé géographiquement.

Label de qualité

« Les entreprises candidates s'engagent à reprendre l'activité que nous cédons, ainsi que nos anciens salariés, tous dotés d'un très haut niveau de qualification », précise Jean-Pierre Martel. « Kodak était une entreprise totalement intégrée, pour laquelle la qualité - du fait de son activité - était une religion. Ce qui la rend particulièrement attractive », souligne Marc de Ferrière, président de C & D International Dynamix, un cabinet spécialisé dans la reconversion industrielle, partenaire de Kodak pour l'opération «campus industriel».

Les premières entreprises à avoir «mordu à l'hameçon» ? La société Tournaire, une PME basée à Grasse, spécialisée dans le moulage plastique qui, dès 2005, a repris 25 salariés, suivie de très près par l'entreprise anglaise de développement laboratoire Intertek (contrôle et analyse) avec 15 salariés repris. Troisième société séduite par le «campus industriel», le Canadien Champion Chemtech Limited, spécialisé dans les produits chimiques, s'est engagé, de son côté, à réembaucher 110 ex-Kodak, via la reprise des installations de fabrication de produits photochimiques de Kodak. « Ces entreprises agissent comme sous-traitants de Kodak tout en produisant pour leur propre compte », analyse Bruno Guérin, chargé de mission à l'Aderc, l'Agence de développement économique de la région chalonnaise, qui apporte son aide à Kodak pour prospecter de nouvelles entreprises.

«Force motrice»

Dernière arrivée (début avril), Cofathec Services, une filiale de Gaz de France spécialisée dans les prestations multi-énergies et multiservices, doit reprendre la division «force motrice» (30 emplois sauvegardés, un investissement estimé à 4 millions d'euros). « L'objectif est de doter le campus industriel chalonnais d'une force motrice moderne et adaptée aux besoins des repreneurs actuels et des futurs propriétaires », explique Arnaud Denier, le responsable communication de Kodak. La suite ? Serein, Jean-Pierre Martel confie qu'il possède, dans ses tiroirs, une petite dizaine de projets actuellement à l'examen. Parmi ceux-ci, deux sociétés s'engageant à reprendre les activités logistiques (interne et externe) et maintenance de l'industriel de la photo.

Côté salariés, l'entreprise a mis en place un Centre emploi (15 personnes à plein temps) dont l'objectif consiste à conseiller et à accompagner le tiers des salariés en recherche d'emploi, un autre tiers partant en préretraite, le dernier tiers étant reclassé sur le campus industriel.

Auteur

  • E. D.