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Enquête

Prêts et fonds d'industrialisation

Enquête | publié le : 25.04.2006 | Eric Delon

Arkema, filiale de Total, a déboursé 6,7 millions d'euros pour compenser la perte de 560 emplois. Au programme : financement de prêts à destination des PME et aide au développement de nouvelles activités.

Le 17 décembre dernier, l'Etat, le groupe chimique Arkema et sa maison-mère Total signaient une convention d'une durée de quatre années. Objectif : revitaliser le bassin d'emploi du département des Alpes-de-Haute-Provence affecté par la restructuration de l'usine de Saint-Auban (créée en 1916), jusqu'alors premier employeur du département. Le site, spécialisé dans la production de chlore et qui employait 714 personnes début 2005, a décidé de diminuer ses effectifs de 355 salariés, suite à la fermeture de trois ateliers (sur les six existants).

Perte de 205 emplois indirects

Cette décision entraîne la perte de 205 emplois indirects dans le bassin d'emploi, a conclu le cabinet BPI dans l'enquête d'impact économique menée sur le terrain (1). « Notre objectif d'ici à 2009 est bien de compenser 560 emplois au total », explique Robert Sauvegrain, du pôle Revitalisations et essaimage au sein de Total développement régional (TDR), la cellule destinée au «développement régional et à l'accompagnement des PME» et qui pilote cette convention de revitalisation. L'industriel s'est engagé pour la somme de 6,7 millions d'euros, répartis de deux manières : une enveloppe de prêts de 5 millions d'euros destinés aux PME créatrices d'emplois, « 80 % de cette enveloppe devraient nous être remboursés à l'échéance des prêts, les 20 % non remboursés provenant des PME qui auront périclité avant d'avoir achevé leur remboursement », pronostique Robert Sauvegrain ; et un fonds d'industrialisation de 1,7 million d'euros destiné à financer des «actions structurantes» pour la revitalisation économique du territoire.

Les prêts alloués s'échelonnent de 8 000 à 13 000 euros par emploi créé ou maintenu, avec une exception pour les salariés d'Arkema ou de ses sous-traitants pour lesquels les prêts peuvent aller jusqu'à 15 000 euros.

Premier bilan

« Chez Arkema, sur les 355 suppressions de postes, 230 de nos anciens salariés sont partis en préretraite. Parmi les 125 autres, 115 ont trouvé une solution : 63 ont opté pour une mobilité au sein du groupe Total et 52 ont conduit des projets personnels (création d'entreprise, reprise d'un fonds de commerce...) ou ont retrouvé un emploi dans une entreprise de la région. Les 10 derniers «cas» sont toujours à l'étude », détaille Pierre Legatte, qui a été détaché sur place par TDR, et ce, pour la durée de la convention, dès septembre dernier.

Afin d'être en mesure de réaliser son objectif d'ici à 2009, TDR, de concert avec l'ensemble des acteurs économiques consulaires du département, est parvenu à «aimanter» un certain nombre de projets d'entreprise. A l'image de la société parisienne de cosmétiques Interexport (extraits végétaux) qui a reçu un prêt de TDR. Résultat : sept emplois transférés et quatre nouveaux emplois créés sur place.

Plus souple qu'une banque

« Deux autres sociétés, l'une spécialisée dans la stérilisation par lumière pulsée, l'autre dans le parachèvement de façade polystyrène, se sont engagées, en s'installant, à créer une dizaine d'emplois chacune », se réjouit Pierre Legatte, qui vient d'accorder un prêt à une TPE en difficulté spécialisée en lavage de camion-citerne (3 emplois à sauvegarder). « Notre valeur ajoutée vis-à-vis des entreprises est que nous sommes plus souples qu'une banque pour accorder des prêts. Nous intervenons, notamment, sur les besoins de trésorerie, bien souvent décisifs pour initier un projet », souligne Robert Sauvegrain.

Prélevée sur l'enveloppe du fonds d'industrialisation, une enveloppe annuelle de 25 000 euros contribuera au lancement, puis au fonctionnement d'une agence de développement économique départementale, aux côtés de l'Etat, du conseil général, des chambres consulaires et des grandes entreprises du département.

Future Maison de l'emploi

Autres soutiens financiers émanant du groupe chimique : 600 000 euros pour des projets dans l'immobilier d'entreprise et la mise à disposition gratuite de la future Maison de l'emploi de Digne-les-Bains. « Nous nous sommes aussi engagés à apporter une contribution compensatoire au Centre de formation des apprentis de la chambre de métiers du département », précise Pierre Legatte, qui n'éprouve aucune crainte quant au succès de la convention à l'horizon 2009. « En tant qu'entreprise citoyenne, nous souhaitons laisser derrière nous un tissu industriel et de services encore plus dynamique qu'auparavant, si cela est possible ! »

(1) Une étude de l'Insee commandée par le préfet du département a confirmé ce chiffre.

arkema

> Perte d'emplois à compenser : 560.

> Moyens engagés : 6,7 millions d'euros.

Auteur

  • Eric Delon