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Enquête

« Il faut créer les moyens d'anticiper les mutations »

Enquête | ENTRETIEN AVEC | publié le : 25.04.2006 | A. B.

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« Il faut créer les moyens d'anticiper les mutations »

Crédit photo A. B.

E & C : Qu'est-ce que les différentes lois ont apporté en matière de revitalisation ?

J.-P. A. : La loi de modernisation sociale (LMS), tout d'abord, a entériné et généralisé des pratiques qui existaient antérieurement dans certaines entreprises. La loi Fillon, puis la loi de cohésion sociale ont repris l'article 118 de la LMS, en conservant puis en enrichissant le texte. Les conditions de négociation entre entreprises et pouvoirs publics, par exemple, ont été précisées dans la loi Borloo et dans les textes réglementaires associés, tout comme son champ d'application. Cette dernière loi a également ouvert une deuxième voie : la possibilité de négocier à l'intérieur de l'entreprise. Autre nouveauté : l'initiative laissée au préfet d'apprécier la situation créée localement par les entreprises de plus petite taille. Une réserve, cependant : si la loi Borloo fait une meilleure part à l'anticipation pour les autres volets du texte, les accords de méthode et la GPEC, cet aspect n'est pas aussi affirmé pour celui concernant la revitalisation. On sait cependant qu'une gestion à froid est un gage d'efficacité, y compris dans ce domaine.

E & C : Quel bilan faites-vous des actions de revitalisation réalisées par les entreprises ?

J.-P. A. : Les résultats sont très hétérogènes. Tout dépend de la situation économique du bassin d'emploi concerné et de la capacité des acteurs locaux à se mobiliser. Mais, globalement, je pense que les actions menées par les entreprises apportent une vraie contribution au développement local. Toutefois, l'emploi n'est qu'un des aspects de la revitalisation. La redynamisation d'un territoire ne consiste pas uniquement à créer de nouveaux emplois en remplacement des anciens. Elle doit également prendre en compte la dimension urbaine, notamment le réaménagement d'un site, la dépollution d'une usine pour créer une offre immobilière attractive et la gestion plus large des RH au niveau du bassin d'emploi concerné.

E & C : Quels sont, justement, les axes prioritaires à développer dans les territoires ?

J.-P. A. : Les restructurations sont devenues permanentes, il n'y a pas d'entreprise éternelle. Par conséquent, il faut créer les moyens d'anticiper ces mutations en amont, en associant l'ensemble des entreprises du bassin, les plus fragilisées comme les plus solides. L'intérêt étant d'augmenter les capacités structurelles des bassins d'emploi et de développer une vraie offre territoriale pour être prêt lorsque le changement ou la crise arrive. Pour prévenir les risques et saisir les opportunités.

Auteur

  • A. B.