Encourager le développement économique des PME et l'emploi : telle est l'ambition du programme «Solidarité d'entreprise» de Total, en France et à l'étranger. Cette action, lancée il y a vingt-cinq ans, repose sur un principe simple : proposer un appui technologique, financier ou commercial aux petites entreprises industrielles voisines des usines de Total, en leur permettant de bénéficier de façon ponctuelle des compétences des ingénieurs et des réseaux du groupe. « Les PME n'ont pas toujours les moyens financiers de trouver une solution à un problème industriel, ni de se doter d'une structure à l'export. L'idée était donc de leur proposer notre expertise et notre connaissance des marchés internationaux pour développer leur activité », explique Guy Sallavuard, directeur du développement régional de Total.

C'est aussi l'un des axes de la stratégie de développement durable du groupe, présent dans 120 pays : « Soutenir l'activité économique des entreprises et l'emploi local fait partie de nos responsabilités sociétales dans les pays accueillant nos filiales. » L'emploi est, en effet, au coeur du dispositif : les PME soutenues par Total s'engagent par convention à créer au minimum cinq emplois ou à maintenir ceux existants dans le cas d'une reprise d'entreprise. Bilan : en vingt-cinq ans, 3 000 entreprises ont bénéficié de ces aides, équivalant en termes d'engagement à la création et au maintien de 44 100 emplois, selon Total. Le tout pour un investissement global de 264 millions d'euros, essentiellement injectés dans les prêts aux entreprises.

Ce type d'action est ancré de longue date dans la culture du groupe. Il y a vingt-cinq ans, Elf avait ainsi développé des prêts pour les créateurs d'entreprise. De son côté, Total proposait, depuis 1990, des missions d'accompagnement à l'export aux PME. En 2000, la fusion des deux entités a donné naissance à un programme unique, «Solidarité d'entreprise», piloté par la direction du développement régional du groupe. Ce dispositif rassemble, aujourd'hui, trois outils : appui technologique, prêts financiers et aide à l'export, sous forme de voyages d'affaires ou de tutorat de VIE (volontariat international en entreprise) dans les filiales du groupe à l'étranger.

En France, Total s'appuie sur des partenariats avec les acteurs régionaux de l'emploi (conseils régionaux, chambres de commerce), qui relaient les besoins des entreprises, et sur une équipe de sept délégués régionaux accompagnant les PME. Au-delà des critères d'emploi, les projets retenus en comité interne (un sur deux en moyenne) « prennent aussi en compte les capacités managériales de l'équipe, la solidité financière de la société et notre capacité industrielle à y répondre », indique Guy Sallavuard. A Lyon, les laboratoires Narval, une société de cinq salariés spécialisée dans la fabrication d'appareillages médicaux innovants contre l'apnée du sommeil, a ainsi bénéficié d'un coup de pouce de Total en 2004. Leur problème ? Etre sûrs d'investir à bon escient dans un moule à injection pour lancer la fabrication en série de certaines pièces : « L'une des filiales de Total fabriquait le plastique végétal que nous souhaitions utiliser. Ils nous ont donc orientés vers des moulistes pour tester notre produit, aidés à formaliser notre cahier des charges et ont financé l'achat de cet équipement à hauteur de 35 000 euros. Cela nous a permis de gagner du temps, en termes de contacts et d'expertise », estime Fabrice Paublant, directeur général de Narval.

En 2005, 285 PME ont été soutenues par Total (50 en appuis technologiques, 115 sur le plan financier et 120 à l'export). Cette année, le groupe compte accentuer ses appuis à l'international, notamment dans l'accueil de VIE. Autre orientation en France : développer les aides financières auprès d'entreprises de réinsertion sociale. Un prolongement d'actions déjà entamées par le groupe en faveur de l'emploi dans certains quartiers «sensibles», notamment en région lyonnaise.

Appui technologique : études, tests, prêts de matériels ou de laboratoires. Durée moyenne des actions : trois jours. Le plus souvent gratuites (à l'exception de certains matériels).

Aides à la création, à la reprise d'entreprise et au développement : prêts entre 1 et 3 % ou sans intérêt, remboursables sur cinq ou sept ans. Les montants peuvent varier de 10 000 à 500 000 euros suivant la nature du projet.

Appui à l'export : accompagnement de voyages d'affaires, tutorat de stagiaires ou hébergement de volontariat international en entreprise. Quatre-vingts volontaires internationaux ont été accueillis dans les filiales de Total depuis 1990.