«Atterrés. » Tel était l'état d'esprit des salariés de France Soir face à la décision du tribunal de commerce de Lille. Le 12 avril dernier, les juges ont, en effet, confié la reprise du journal, placé en redressement judiciaire le 31 octobre dernier, au journaliste Olivier Rey et à l'homme d'affaires Jean-Pierre Brunois. « Nous sommes en colère, le tribunal a choisi la plus mauvaise solution, celle qui aboutit à licencier le plus et qui donne le moins d'avenir au journal », a déclaré Christian Gourdet, délégué syndical CGT. Le plan présenté ne prévoit la reprise que de 51 salariés sur 112, et la transformation de France Soir en tabloïd populaire.

Dès l'annonce de la décision, les salariés se sont mis en grève, occupant les locaux et mettant en chantier une édition spéciale consacrée à la situation du journal. Les salariés l'ont distribué le 14 avril au matin devant le ministère de la Culture et de la Communication, où une délégation de salariés a été reçue. Par ailleurs, les représentants du personnel devaient examiner l'éventualité de faire appel du jugement.