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Les avatars du contrat première embauche

L'actualité | publié le : 18.04.2006 | Sandrine Franchet

Adoptée la semaine dernière, la loi remplaçant le CPE réaménage les contrats jeunes et les Civis. De leur côté, les partenaires sociaux doivent entamer des rencontres bilatérales pour tirer les leçons de la crise.

Votée en urgence par les deux chambres les 12 et 13 avril derniers, la loi sur «l'accès des jeunes à la vie active en entreprise» remplace désormais l'article 8 de la loi sur l'égalité des chances, qui créait le contrat première embauche (CPE). Le nouveau texte aménage des dispositifs existants : le Seje (soutien à l'emploi des jeunes en entreprise, plus connu sous le nom de contrat jeune en entreprise) et le Civis (contrat d'insertion dans la vie sociale). Le contrat jeune, originellement prévu pour les 16-22 ans résidant en zone urbaine sensible ou de niveau de formation inférieur au bac, sera étendu à tous les titulaires du Civis. L'aide de l'Etat aux employeurs devrait être revalorisée à 400 euros mensuels la première année et 200 euros l'année suivante (contre 150 euros par mois pendant trois ans actuellement).

Le Civis, quel que soit le niveau d'études

Jusqu'alors réservé aux 16-25 ans qui n'avaient pas atteint le niveau bac + 2 et rencontraient des difficultés particulières d'insertion sociale et professionnelle, le Civis sera désormais ouvert à tous les jeunes dans ce cas, quel que soit leur niveau d'études. Outre l'accès au contrat jeune, les signataires d'un Civis bénéficieront d'un accompagnement personnalisé en mission locale ou PAIO, et se verront proposer soit un emploi, soit une formation professionnalisante, soit une assistance renforcée dans leur recherche d'emploi ou leur création d'entreprise.

Jugeant toutefois que les mesures contenues dans la loi ne suffiront pas à faire face à l'ampleur du problème d'insertion des jeunes, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a proposé aux syndicats « une rencontre pour faire le point et tirer les enseignements de ce qui s'est passé depuis trois mois ».

D'accord sur le principe de ces discussions, les syndicats se montrent plus réservés sur le programme de travail annoncé : « Discuter de toutes les flexibilités et de toutes les précarités. » Pour Maryse Dumas, secrétaire confédérale de la CGT, « le profond mouvement social qui anime notre pays depuis plus de deux mois exige exactement l'inverse ». Le mouvement anti-CPE entend d'ailleurs obtenir du gouvernement qu'il rouvre le dossier du contrat nouvelle embauche (CNE), destiné aux entreprises de moins de 20 salariés. Mais pour Laurence Parisot, les deux dispositifs ne sont pas comparables : « Dans un cas, on stigmatisait une partie de la population, et dans l'autre cas, on permet au secteur qui est peut-être le plus dynamique de notre pays de recruter. »

Auteur

  • Sandrine Franchet