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Coup de froid sur les embauches

L'actualité | L'événement | publié le : 18.04.2006 | Anne Bariet

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Les plus fortes difficultés de recrutement

Crédit photo Anne Bariet

Les entreprises recruteront moins cette année. Avec 1,2 million de projets d'embauche en 2006, elles se montrent de plus en plus frileuses. Surtout les petites.

Heureux maçon ! Les difficultés des employeurs pour recruter ce type de professionnel feront le bonheur de cet ouvrier qualifié. On recherche des maçons qualifiés dans 365 bassins d'emploi sur 370. Et, dans 116 bassins, il est même impossible de trouver ce genre de profil. Les serveurs, caissiers et agents d'entretien seront également, cette année, très courtisés par les entreprises. Parmi les dix premiers métiers les plus recherchés ne figure qu'un seul poste d'encadrement : les ingénieurs informaticiens.

Une entreprise sur cinq envisage de recruter

C'est l'un des premiers enseignements de l'enquête «Besoins de main-d'oeuvre» (BMO) de l'Unedic et du Credoc (1), qui a photographié avec beaucoup de finesse, fin 2005, 370 bassins d'emploi. Au total, les entreprises font état de 1,2 million d'intentions d'embauche en 2006, un chiffre en baisse de 2,3 % par rapport à l'an dernier et de plus de 13 % par rapport à 2003. Concrètement, à peine plus d'une entreprise sur cinq envisage de recruter.

Prudence

Alors que le regain de dynamisme était annoncé pour 2006, l'enquête tend à plus de prudence. Le pessimisme vient surtout des petites entreprises de moins de 50 salariés, malgré la création d'un contrat de travail spécifique à leur intention, le CNE (contrat nouvelles embauches). Mais l'Unedic ne peut pas encore mesurer son impact sur les embauches. Il faudra attendre juillet prochain pour avoir les premières estimations sur les recrutements en CNE. A noter, toutefois, que les intentions d'embauche dévoilées par les employeurs regroupent à la fois des créations de poste et des remplacements temporaires de personnes. Elles ne traduisent donc pas forcément des créations nettes d'emploi.

Services aux entreprises en tête

Parmi les secteurs les plus recruteurs, les services aux entreprises (agents d'entretien, d'accueil ou de sécurité) ; la construction et l'hôtellerie-restauration, cette dernière profession recherchant pour près des deux tiers des emplois saisonniers.

Pour les cadres, les recrutements envisagés sont plutôt en recul, sauf pour les cadres techniques (cadres d'études, cadres de l'industrie et du BTP, ingénieurs et informaticiens).

Dans l'ensemble, 44 % des recrutements (soient 526 000 embauches potentielles) s'annoncent difficiles, faute de candidats.

Pour susciter de nouvelles vocations sur ces métiers en tension, l'Unedic mise sur les actions de formation au plus près des besoins de terrain. L'enquête BMO 2006 est un « formidable outil de travail pour mieux accompagner le retour à l'emploi », selon Jean-Pierre Revoil, directeur de l'Unedic. De fait, en 2005, l'organisme paritaire a financé des formations à hauteur de 300 millions d'euros : formations homologuées (cofinancées avec l'Etat et les collectivités locales), conventionnées (financées en totalité par l'Unedic), ou encore des actions de formation préalable à l'embauche. Un pari payant puisque les tensions sont moindres cette année (44 %) par rapport à 2005 (58,5 %), selon l'Unedic.

(1) Résultats détaillés sur le site <www.assedic.fr/unistatis>

Auteur

  • Anne Bariet