Chez Ares Protection, fabricant de protections balistiques (60 salariés en Isère), c'est Didier Pissis, responsable qualité-hygiène-sécurité qui a suivi la formation pilote : « Nous avons examiné un poste de découpe, dont l'une des opératrices avait développé un syndrome du canal carpien. » Une équipe interne - pilote, opérateurs, chef d'équipe, responsable de maintenance et RRH - a travaillé avec des intervenants extérieurs (Cram et formateur) et analysé finement (avec supports vidéo) les gestes sur ce poste. Résultat de cette observation : un mouvement répétitif pathogène, extension vive du poignet et de l'épaule pour découper un rouleau de matière composite de 1,6 m, « mais aussi des facteurs individuels (âge ou sexe) et psychosociaux (stress) ». Depuis, le ciseau électrique a été équipé de deux manches, pour que deux opérateurs se partagent le geste de découpe, et l'équipe est passée de 3 à 8 personnes, pour augmenter les rotations sur ce poste. « Il n'y a pas eu de nouveau TMS depuis la formation, se félicite Didier Pissis, et tout le monde est plus réceptif aux conseils. » Enfin, une nouvelle analyse a été lancée sur le poste «scie» fin 2005. F. R.

1 Vingt-quatre entreprises rhônalpines ont adhéré à une action de prévention contre les TMS mise en place par la Cram et l'Union régionale de la métallurgie.

2 Le principe ? Nommer et former, dans chaque entreprise, un salarié référent capable de répertorier les risques et de proposer des solutions de prévention.

3 Le programme a été reconduit cette année. L'Union régionale de la métallurgie espère, désormais, créer un pôle régional de référence sur les TMS.