Après deux jours de blocage au siège d'Annecy et la menace d'une action en référé, la direction de Salomon et les syndicats ont repris leurs négociations sur le plan de restructuration de l'entreprise. Salomon, fabricant de matériel de ski, de rollers et de composants pour le vélo, qui compte 1 600 salariés dont 1 500 en Rhône-Alpes, a été cédé, en octobre 2005, par Adidas au groupe finlandais Amer Sports, pour environ 450 millions d'euros.

Cette cession s'était accompagnée, dès le mois de décembre, d'un projet de réduction de la production de skis et d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) menaçant 378 postes - un nombre ramené à 344 en mars. En 2005, Salomon a déjà supprimé 130 postes, sur la base du volontariat et de départs en retraite.

Selon les syndicats, ce sont les revirements d'Amer Sports sur le sort de Salomon qui sont la cause du conflit. « Le comité de direction est revenu sur les dispositions prises fin 2005. Depuis, il verrouille la discussion et fait peser une pression incroyable sur la DRH », affirme Bernard Couderc, délégué central CFDT. Les syndicats ont riposté en menaçant la direction d'une assignation devant le TGI, puis en organisant le blocage du siège.

Le 5 avril, ils ont obtenu l'ouverture de négociations, sur la base d'un maintien de la production permettant de préserver 60 postes jusqu'en 2009, et sur un engagement de pérenniser les usages et accords d'entreprise. Ils espèrent limiter à 250 le nombre de postes menacés.

Les discussions doivent durer jusqu'au 27 avril. Les salariés feront ensuite le choix de rester ou non dans l'entreprise. Les premiers licenciements auront lieu dès le 6 juin.