Malgré la perte de son monopole, l'ANPE a collecté plus de 3,4 millions d'offres déposées par les entreprises sur l'ensemble de l'année (+8 %), un nombre d'emplois plus important même qu'en 2000, où la situation économique était nettement plus favorable. Christian Charpy, directeur général de l'Agence, a attribué cette performance à l'action intensifiée en direction des entreprises. De fait, les visites auprès des employeurs ont augmenté de 10 % et le nombre d'entreprises clientes de l'ANPE de 7 %. Désormais, c'est même un service «clé en main» que l'Agence propose à ses clients en présélectionnant les candidats.

Pour les aider à recruter, l'Agence va même plus loin en mettant à leur disposition la méthode de recrutement par simulation, qu'elle a développée voilà une dizaine d'années : 250 recruteurs l'ont utilisée en 2005, dont Auchan, Veolia, Toyota ; 9 623 embauches ont été réalisées grâce à cette méthode sur la même année. La méthode des habiletés est également reprise par les plates-formes de vocation pour évaluer les candidats et les orienter vers les métiers qui recrutent.

La mise en place de partenariats avec les fédérations professionnelles et les autres acteurs de l'emploi (Unedic, Afpa) a, de même, porté ses fruits : le nombre d'offres d'emploi difficiles à pourvoir, estimé à 300 000 à la fin de l'année 2003, a baissé de 100 000, en 2005. Sur l'ensemble des offres recueillies, près de la moitié concernaient des CDI ou des CDD de plus de six mois. Quant aux offres en CNE, Christian Charpy estime leur nombre à environ 20 000, tout en précisant que ce chiffre ne reflète pas forcément la réalité, certaines offres déposées en CDI pouvant se conclure, in fine, en CNE.

L'année 2006 sera, elle, marquée par un rapprochement avec l'Unedic, amorcé avec la convention tripartite signée avec l'Etat. La feuille de route de la «nouvelle ANPE» détaille trois priorités : tout d'abord, le suivi mensuel et personnalisé des chômeurs sera renforcé. Il concerne déjà 340 000 demandeurs d'emploi.

Ensuite, l'Agence va bâtir des parcours personnalisés de retour à l'emploi, en fonction des profils des chômeurs. Le but étant de définir, grâce à la technique de profilage, leur degré d'employabilité afin de leur proposer un suivi approprié plus rapidement : propositions répétées d'offres si la personne peut rapidement retrouver un travail, ou, à l'inverse, accompagnement poussé pour des personnes plus fragilisées.

Enfin, le troisième axe portera sur la mise en place d'un guichet unique, avec l'élaboration d'un système d'information commun et le raccourcissement des délais entre l'inscription à l'Unedic et le premier entretien à l'ANPE. Un délai qui peut aller jusqu'à deux mois, selon les critiques formulées par la Cour des comptes, en mars dernier.