Comment faire partager à tous ce que chacun apprend au cours de ses missions ? Le cabinet ProConseil a trouvé la réponse en mettant en place, depuis deux ans, une organisation et un outil de knowledge management, la Bourse aux connaissances. « Nous menons une centaine de projets par an chez nos clients, et tous nous apprennent quelque chose. Le but est d'extraire des connaissances de ces projets et de les capitaliser pour qu'elles soient utilisables par tous et ne restent pas seulement dans la tête d'un seul consultant », indique Michel Greif, directeur de ProConseil.

Chaque projet fait l'objet, à son achèvement, d'un retour d'expérience (REX) formalisé par une fiche qui intègre la Bourse aux connaissances, base de données informatique d'une quarantaine de thèmes, représentatifs des domaines d'intervention du cabinet (management de la qualité, reengineering de processus, optimisation des achats...). Chaque consultant peut la consulter via l'intranet du cabinet, y compris chez le client.

Pour orienter la recherche de connaissances utiles, un catalogue de demandes est entretenu en permanence concernant des sujets sur lesquels le cabinet estime manquer de connaissances. Chaque chef de projet et son équipe sont chargés d'approfondir ces sujets. Dès que la demande trouve une réponse, celle-ci est stockée dans la base de données.

La Bourse aux connaissances n'est pas nourrie «en chambre». Une fois par mois, pendant une journée, les consultants échangent leurs informations sur les projets en cours, donnent leur avis sur telle difficulté rencontrée, sur telle solution trouvée... L'outil est apprécié des consultants, qui trouvent souvent dans la base des réponses à leurs problèmes. L'excès de standardisation est évité grâce à la taille humaine du cabinet. Il est toujours possible de joindre le consultant qui a rédigé la fiche.

Outre son apport en compétences, ce système de partage des connaissances joue un rôle important dans l'intégration des consultants. « Dans le métier du conseil, le risque, pour le consultant, est de se demander à qui il appartient, au cabinet ou au client. Ce partage des savoirs renforce leur intégration au sein du cabinet et exerce une influence directe sur leur fidélisation, assure Michel Greif. Lors des entretiens annuels, on s'aperçoit que, plus encore que le salaire et la valorisation des projets, c'est l'apprentissage à long terme qui est la motivation principale des consultants. Nourrir leur appétit de savoir est quelque chose de prioritaire. »

> Activité : conseil en stratégie et organisation (clients : Bonduelle, Danone, Eurocopter, Sanofi Aventis...).

> Effectifs : 50 personnes, dont 40 consultants.

> Chiffre d'affaires : 7,8 millions d'euros, en 2005.