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Une réforme à faible impact

Dossier | publié le : 04.04.2006 | L. P.

L'entreprise de peintures industrielles en poudre Dupont Powder Coatings n'a pas de visibilité totale sur les changements à adopter. Elle attend l'accord de groupe sur la GPEC pour mieux interpréter les orientations de l'accord de branche.

Le bug du plan de formation qu'il redoutait n'a pas eu lieu. Raphaël Gabion, responsable de formation de Dupont Powder Coatings, est, aujourd'hui, loin d'éprouver les craintes du début 2005, avec la perspective d'affronter un emballement des salariés pour le DIF. « J'ai eu à traiter, en tout et pour tout, six demandes de DIF en quatorze mois, portant sur des formations - de 30 heures maximum - en langues, bilan de compétences et développement personnel, souligne-t-il. Je n'ai donc pas été inondé par les demandes. »

Application sans délai

Ce constat le fait sourire : « Nous avons tenu à anticiper l'arrêté d'extension de l'accord de branche du 6 avril 2005 pour être prêts à l'appliquer sans délai. J'avais alors utilisé le simulateur de coût du Groupement des acteurs et responsables de la formation (Garf, dont il est adhérent, NDLR) pour me faire une idée de l'impact financier de la loi de réforme sur l'entreprise. Le résultat m'a fait peur. Le service financier m'a proposé de lui soumettre le pire scénario... qui a donné un surcoût potentiel de 180 000 euros ! »

Equilibre des comptes maintenu

L'équilibre des comptes a toutefois été maintenu. Et il s'impose d'autant plus que la direction a demandé, ces derniers mois, de contenir l'enveloppe de formation. En 2005, cette société de fabrication et de commercialisation de peintures industrielles en poudre, filiale de Dupont France et de Dupont de Nemour, a dépensé un budget formation de 2,69 % de la masse salariale, permettant à 170 salariés de tous services de bénéficier du plan de formation. Or, pour 2006, le groupe veut concentrer son effort sur les actions linguistiques et d'accompagnement de projet à la mise en place d'une vaste plate-forme SAP.

Cette orientation n'obère pas les chances des salariés d'obtenir une formation, précise Raphaël Gabion : « Certaines actions en langues et en bureautique sont automatiquement prises en charge par le plan de formation puisque toute formation faite à l'initiative de l'employeur est imputée sur le plan », géré de longue date par l'Agefos-PME.

Si la demande individuelle ne rejoint pas les priorités de l'entreprise, elle peut être cependant accordée par le service formation et la DRH, au titre du DIF. Dans ce cas, l'entreprise se tourne vers l'Opca des industries chimiques C2P, qui prend en charge l'intégralité des coûts pédagogiques. C'est d'autant plus intéressant pour l'entreprise, que, « jusqu'ici, nous utilisions peu les cotisations versées à C2P », observe le responsable formation.

Ouverture du compteur DIF

Les salariés ont été informés, en mars 2005, des points clés de la réforme, en même temps que de l'ouverture du compteur de DIF. L'entreprise leur a proposé de réaliser les formations en DIF hors du temps de travail, ce qui a pu en dérouter certains, sachant que la branche permet, sauf disposition contraire, d'inclure de telles actions dans le temps de travail. Cette possibilité doit être débattue lors des prochaines négociations sociales du groupe, prévues dans le deuxième semestre 2006. Dupont France doit, en effet, définir une politique de GPEC homogène dans les différents sites.

Les partenaires sociaux devront, notamment, préciser le champ des actions prioritaires de l'accord de branche, qui admet un large spectre d'actions d'amélioration et de remise à niveau, de qualification et d'élargissement du champ d'activité professionnelle. Ces précisions sont très attendues, selon Raphaël Gabion : « La catégorisation des actions de formation est délicate. Il est parfois difficile de dire si telle formation relève plutôt de l'adaptation ou de l'évolution des emplois. En 2005, nous avons essayé d'élaborer un plan selon les trois axes de la loi. Nous sommes finalement convenus que la plupart des actions devaient passer dans l'axe 1 - ce que l'Agefos-PME nous a également conseillé de faire. »

Un autre effet escompté du prochain accord de groupe concerne les dispositifs de professionnalisation. Dupont Powder Coatings recourt assez peu à l'alternance, mais pourrait envisager de développer les périodes de professionnalisation. Afin, bien sûr, d'éviter de crever le plafond du budget formation.

Dupont Powder Coatings

> Secteur d'activité : peintures industrielles en poudre.

> Effectifs : 310 salariés.

> Chiffre d'affaires : 75 millions d'euros.

Auteur

  • L. P.