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« Dans l'artisanat, le DIF n'est pas encore opérationnel »

Dossier | ENTRETIEN AVEC | publié le : 04.04.2006 | L. G.

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« Dans l'artisanat, le DIF n'est pas encore opérationnel »

Crédit photo L. G.

E & C : L'UPA est la troisième organisation patronale - avec le Medef et la CGPME - ayant signé les ANI de 2003, lançant la réforme de la formation professionnelle. A presque deux ans de l'application, jugez-vous qu'elle est bien adaptée aux artisans ?

P. B. : En effet, l'UPA, créée en 1975 par les trois grandes confédérations de l'artisanat - Capeb (bâtiment), Cnams (service et fabrication) et CGAD (alimentation) -, est reconnue comme l'organisation représentative de l'artisanat et inscrite en tant que partenaire social dans le Code du travail dès 1983 ; 300 000 entreprises sont aujourd'hui adhérentes à ces trois fédérations constitutives de l'UPA. C'est à ce titre qu'elle a signé les ANI de 2003 sur la formation professionnelle.

Aujourd'hui, l'UPA a un sentiment positif en ce qui concerne la création des observatoires des métiers et des formations, pour lesquels nous étions très demandeur. Notre avis est également positif pour les contrats de professionnalisation. Malgré un démarrage difficile, la montée en puissance de ce nouveau contrat est en train de s'opérer. De plus, il pousse à une clarification avec le contrat d'apprentissage, très pratiqué par les artisans, c'est tant mieux.

E & C : On peut douter, en revanche, que le DIF, avec les problèmes de financement qu'il pose, soit bien adapté aux artisans et aux entreprises de moins de 10 salariés que vous représentez.

P. B. : La plus grosse incertitude de cette réforme concerne, en effet, le DIF. Clairement, il n'est pas du tout opérationnel pour nos catégories d'entreprises. Les Opca du champ de l'artisanat - Opcad, Fafsab, Multifaf, Anfa - se posent bien des questions. Mais, il ne s'agit pas d'alarmer. En 1985, nous avons signé un accord sur la formation pour les entreprises de moins de 10 salariés et, aujourd'hui, nos cotisations sont au-delà de l'obligation légale prévue en 2003. Si les besoins existent, on examinera l'adaptation de la cotisation en conséquence.

E & C : Craignez-vous que les périodes de professionnalisation soient financées aux dépens des contrats de professionnalisation, davantage utilisés par les artisans ?

P. B. : Il y a un risque, mais il ne faut pas s'interdire de financer les périodes pour autant. Il faut le faire avec mesure. Les partenaires sociaux savent qu'ils ne peuvent pas sacrifier les contrats jeunes. C'est l'intérêt global des partenaires sociaux que de trouver une utilisation juste de ces financements.

Auteur

  • L. G.