logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les Pratiques

Union syndicale autour du transfert d'Electrolux

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 28.03.2006 | François Gault, à Varsovie

La délocalisation d'Electrolux Nuremberg vers la Pologne a occasionné un conflit social sévère. Aujourd'hui, IG-Metall et Solidarnosc-métallurgie se rapprochent, et les syndicats européens du secteur veulent encourager l'harmonisation sociale.

La position des syndicats polonais, qui se confrontent de plus en plus aux délocalisations venues de l'Ouest, est délicate. Dernière illustration en date, le transfert de l'usine d'électroménager AEG (Electrolux), de Nuremberg vers la Pologne. Cette délocalisation, qui touche 1 750 salariés et sera effective en 2007, a valu cinq semaines de grève, jusqu'à un accord final, le 7 mars dernier, entre la direction et le syndicat allemand IG-Metall, sur les compensations. Sans compter quelques passes d'armes entre le président de la Commission européenne, Juan Manuel Barroso, et la commissaire à la politique régionale, la Polonaise Danita Hübner, sur des aides européennes servant aux transferts d'activité (absentes, en l'occurrence, de ce dossier).

Pacte de solidarité

« La décision de délocaliser ne dépendait évidemment pas de nous !, souligne Adam Ditmer, secrétaire général de Solidarnosc-métallurgie. Les salariés polonais, eux aussi, ont connu des restructurations et un chômage très élevé, qui se maintient (18,5 %). A présent, nous devons aller de l'avant ! » Mais, dans les entreprises délocalisées, les syndicalistes veulent aussi, désormais, des relations du travail encadrées par des conventions collectives, à l'image de celles de l'Allemagne, par exemple. Début février, ils se concertaient d'ailleurs avec IG-Metall d'Electrolux. Et, dans la première quinzaine d'avril, les syndicalistes de la Fédération européenne de la métallurgie vont se rencontrer à Bratislava (Slovaquie) pour mettre sur pied un «Pacte de solidarité». « Ce pacte portera sur l'organisation de contacts permanents et sur une meilleure coopération entre les syndicats de la métallurgie, dit Adam Ditmer. Il visera à un contrôle plus rigoureux des délocalisations, ainsi qu'au développement d'un réseau européen de négociations collectives. » Les premiers contacts intersyndicaux sont déjà établis depuis l'été 2005. Les conditions de travail sont souvent les mêmes ici, mais ce sont les salaires et l'organisation du travail qui changent, souligne Solidarnosc.

« Les accords transnationaux, les CE européens et les directives de droit introduites par l'UE dans les législations des pays devraient aussi permettre d'harmoniser les standards sociaux. Mais, ce sera long », estime Adam Ditmer. En attendant, entre les DRH d'Electrolux et les jeunes syndicats polonais - qui vont se rencontrer cette année pour préparer la délocalisation de Nuremberg -, une grande partie va se jouer. Avec de nombreux observateurs.

Auteur

  • François Gault, à Varsovie