«C'est un peu la Maison de l'emploi avant l'heure. » Pour résumer le forum de PSA Peugeot Citroën à Sochaux, le responsable emploi de l'usine, Laurent Thibaud, a sans doute trouvé la formule juste. Entre le 25 janvier et le 8 mars, 685 intérimaires et CDD en cours de départ ont rencontré, au même moment, dans les locaux de l'usine, l'ANPE et la mission locale de l'emploi, les formateurs de l'Afpa, de l'Afpi-CFAI et du Greta, le Fongecif, le Frate (aide à la rédaction de CV), le cabinet Econova, le CIBC, six sociétés d'intérim, dont deux d'insertion, mais aussi les Assedic. Une initiative inspirée d'un précédent du groupe, à Rennes. « Face à la concentration de départs sur une courte période - suite à l'arrêt d'une équipe de production de la Peugeot 307, NDLR -, il fallait aller plus loin que l'entretien individuel de fin de mission avec le chef d'équipe que prévoit la charte de l'intérim de PSA », ajoute Laurent Thibaud.

Précédé par cet entretien, le forum a débuté par une information collective de l'ANPE sur le marché du travail local, afin de mettre à jour la connaissance de celui-ci - beaucoup d'intérimaires avaient enchaîné les contrats temporaires chez PSA ou ses sous-traitants depuis cinq ans - et d'informer que le travail existe dans la région hors de l'automobile. Principaux gisements : le BTP, avec 2 000 embauches sur dix ans, dont 1 000 pour la construction prochaine de la ligne TGV Rhin-Rhône, et les services à la personne. « Nombre d'intérimaires ont une formation à un métier du bâtiment, tandis que les services pourront intéresser les femmes », relève Tom Cardoso, directeur local d'Adia. Le bilan de compétences proposé sur place par Econova « a permis d'identifier les atouts individuels transférables vers d'autres secteurs », relève le cabinet.

Au forum, le salarié partant commençait par le stand de l'ANPE, puis par celui des Assedic, « afin de régler tout de suite la question complexe des droits », indique Laurent Thibaud. Ensuite, selon son âge (moins ou plus de 26 ans) et son objectif - l'intérim, un CDI, une formation -, il était dirigé vers tel organisme participant. « Chacun en a vu cinq ou six en moyenne, dont, systématiquement, l'ANPE, les Assedic et le Frate », ajoute Laurent Thibaud.

Le forum terminé, le plus dur reste à réaliser : empêcher la création d'une cohorte de chômeurs. Or, les personnes sont peu mobiles, et le pilier de l'économie locale, l'automobile, ne pourra les accueillir. Ce qui amène la CGT de PSA Sochaux à qualifier le forum de « cautère sur une jambe de bois ». La direction juge le bilan encourageant, une semaine après la clôture : sur les 400 premiers participants au forum, 30 ont déjà trouvé un emploi et 70 autres suivent une formation ou un bilan de compétences.