E & C : L'Afip, centre de ressources et de recrutement pour les jeunes diplômés issus de l'immigration, et le Master de ressources humaines et relations du travail du Centre interdisciplinaire de formation à la fonction personnel (Ciffop, Paris-2) organisent, ce 28 mars, une journée contre la discrimination en entreprise. De quoi s'agit-il ?

C. D. S. : Des jeunes diplômés issus de l'immigration, soutenus par l'Afip dans leur recherche d'emploi, des étudiants du Ciffop et des recruteurs des entreprises partenaires (Areva, Bouygues Construction, Danone et Schneider Electric) se rencontreront pour une journée de réflexion sur la discrimination. L'objectif est de sensibiliser les futurs cadres de la fonction RH à la diversité en entreprise, et, d'un autre côté, de faire prendre conscience aux jeunes que nous suivons (ceux issus de l'immigration, les titulaires d'un bac + 2, ceux âgés de moins de 35 ans) des contraintes qui pèsent sur les DRH. La journée comprendra deux temps : des jeux de rôles pour se mettre à la place de l'autre, et des études de cas de discrimination sur lesquels des groupes mixtes devront faire des propositions.

E & C : Le CV anonyme vient d'être rendu obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés. Que pensez-vous de cette mesure ?

C. D. S. : Ce n'est pas suffisant. Le plus important est de former et de sensibiliser les salariés de l'entreprise au problème de la discrimination, et d'accompagner les jeunes issus de l'immigration. Il faut, en outre, que les entreprises adoptent une attitude volontariste en matière de recrutement de ces jeunes. A ce titre, la discrimination positive est une solution pour lutter contre les inégalités. En revanche, je ne suis pas favorable aux quotas, du moins, pas dans la situation actuelle où il est impossible de nommer et de quantifier les minorités.