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L'actualité

La réforme Larcher contestée

L'actualité | publié le : 28.03.2006 | Martine Rossard

Réunis en états généraux les 21 et 22 mars, quelque 700 inspecteurs et contrôleurs du travail ont réclamé le retrait du plan de réforme de l'inspection du travail.

« Des mots, toujours des maux », c'est en ces termes que le Syntef-CFDT (Syndicat national travail emploi formation) a accueilli le plan de réforme de l'inspection du travail, présenté mi-mars par le ministre délégué aux Relations du travail, Gérard Larcher (lire Entreprise & Carrières n° 802). Tout en dénonçant les obstacles et les agressions dont sont victimes les agents de contrôle, ce syndicat réclamait des assurances. Notamment pour les 700 postes dont la création a été promise d'ici à 2010 pour pallier l'insuffisance des effectifs.

Retrait du plan

Lors des états généraux de l'inspection du travail, réunissant quelque 700 inspecteurs et contrôleurs, les 21 et 22 mars, à Paris, le Syntef s'est joint aux autres syndicats coorganisateurs des assises (CGT, SNU, Sud et Unsa du ministère du Travail) pour exiger le retrait pur et simple du plan Larcher. Tous ont également réclamé la création immédiate de 240 sections d'inspection dans leur organisation actuelle, c'est-à-dire avec une compétence générale et territoriale.

De plus, ils ont appelé à l'unification des services d'inspection du travail, « s'appuyant sur un Code du travail protecteur de tous les salariés, quelle que soit leur branche d'activité ». Pour eux, le rattachement des inspecteurs du travail de l'Agriculture et des Transports à ces ministères de tutelle constitue une entrave à l'indépendance de leur mission.

Les syndicats et les participants ont, par ailleurs, affirmé leur refus de participer à des opérations conjointes avec la police en vue de l'éloignement d'étrangers sans titre de séjour. Et se sont étonnés qu'on leur demande de prendre part au contrôle des demandeurs d'emploi, déjà assuré par d'autres services, alors même que les aides financières aux employeurs sont, pour leur part, rarement soumises à leur contrôle.

Création de cellules d'appui

La création de cellules d'appui aux sections d'inspection, avec des médecins inspecteurs et des ingénieurs de sécurité, pourrait trouver grâce aux yeux des agents de contrôle. Mais, selon un militant CGT, premier syndicat de la profession, « ces cellules sont créées pour planifier nos interventions en fonction des demandes du ministère et de comités régionaux qui prêtent l'oreille aux souhaits des employeurs ». Pour lui, les objectifs fixés ailleurs risquent de se réaliser au détriment de l'activité décidée par les inspecteurs et contrôleurs eux-mêmes, par exemple, en cas de risque grave sur un chantier ou en cas de restructuration impliquant des licenciements.

Dix-huit mois après le meurtre de deux de leurs collègues en Dordogne, à l'origine d'une première mobilisation à l'automne, les syndicats et les participants aux assises ont réclamé plus de moyens et de soutien de la part des pouvoirs publics.

Auteur

  • Martine Rossard