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L'actualité

10 % des cancers, d'origine professionnelle

L'actualité | publié le : 28.03.2006 | Jean-François Rio

L'Arc et la Fnath, associées au professeur Marcel Goldberg, ont présenté les premiers résultats d'un vaste programme de recherche sur les cancers professionnels.

Dans la foulée des résultats de l'enquête Sumer sur les expositions aux risques professionnels (Entreprise & Carrières n° 803), l'Association pour la recherche sur le cancer (Arc) et la Fnath, association des accidentés de la vie, ont présenté, le 22 mars dernier, les premiers résultats de plusieurs études d'un programme sur les cancers professionnels, entamé en 2002 sous la houlette du professeur Marcel Goldberg (Inserm).

L'étude Cerephy sur les effets des pesticides et des produits phytosanitaires montre, ainsi, que les populations agricoles les plus exposées à ces substances ont 2,6 fois plus de risques d'être atteintes d'une tumeur cérébrale. Un risque multiplié par 3,2 pour le gliome, une tumeur de type particulier. Menée en Gironde auprès de 221 adultes, cette étude est en cours d'extension dans plusieurs autres départements.

Poussières de bois

Pour les poussières de bois, second facteur cancérogène après l'amiante en France, le risque de cancers du nez et des sinus est 40 fois plus élevé chez les ébénistes et les menuisiers que chez les travailleurs non exposés. Environ 1 % de la population active, soit près de 200 000 personnes, est exposée quotidiennement aux poussières de bois. Il s'agit, dans 70 % des cas, de salariés travaillant dans les industries du bois et du papier, les fabriques de meubles, la construction et l'exploitation forestière. Une «matrice emplois-expositions», mise au point grâce au financement de l'Arc, permet d'associer les parcours professionnels et les niveaux d'exposition aux agents cancérogènes, dont les poussières de bois. « C'est un outil indispensable pour mener des études épidémiologiques », a souligné Marcel Goldberg. Une autre étude, baptisée Icare, se poursuivra encore pendant deux ans. Elle concerne l'impact de l'amiante et des fibres de substitution sur les cancers du poumon et de la plèvre.

Exposition à l'amiante

Environ 25 % des hommes actuellement retraités ont été exposés à l'amiante au cours de leur vie professionnelle. L'amiante est responsable de près de la moitié des cancers professionnels et représente 50 % des cancers reconnus au titre de maladie professionnelle. Dans les vingt prochaines années, entre 50 000 et 100 000 personnes atteintes d'un cancer dû à l'amiante perdront la vie.

Plus généralement, 10 % de l'ensemble des cancers sont d'origine professionnelle (1). Entre 15 000 et 20 000 cas de nouveaux cancers professionnels sont détectés chaque année, tandis que le nombre de décès s'élève à 15 000 par an. « Seulement 10 % des cancers professionnels sont reconnus maladies professionnelles », a regretté Marcel Royez, secrétaire général de la Fnath, dénonçant une sous-déclaration chronique de ces pathologies et l'insuffisance de la recherche pendant de nombreuses années.

(1) Voir aussi Entreprise & Carrières n° 728.

Auteur

  • Jean-François Rio