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Enquête

Soutien psychologique au centre marseillais de lutte contre le cancer

Enquête | publié le : 28.03.2006 | Marie-Pierre Vega

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Soutien psychologique au centre marseillais de lutte contre le cancer

Crédit photo Marie-Pierre Vega

Les salariés de l'Institut Paoli-Calmettes à Marseille, centre de lutte contre le cancer, bénéficient d'un soutien psychologique en rapport avec la nature de leur travail. Il est coordonné par le Pôle santé travail, doté d'une charte et reconnu par la direction et les partenaires sociaux.

Stress, charge de travail, problèmes relationnels, événements traumatiques, rapport avec la fin de vie et deuil du patient : tel est le quotidien des salariés de l'Institut Paoli-Calmettes. Ils l'évoquent clairement, en 2001, lorsque les partenaires sociaux, l'assistante sociale du personnel et le médecin du travail, récemment nommé, lancent une enquête interne, cofinancée par l'Agence régionale d'hospitalisation et la direction. « Depuis longtemps, il était question de mal-être dû à la nature du travail, mais aussi à des modifications successives de la convention collective et à la mise en place des 35 heures. Je finissais tous les jours très tard », explique Rafika Boufercha, médecin du travail de l'Institut.

Accompagnement

Sur les 149 questionnaires retournés, 72 % soulignent la nécessité d'un soutien psychologique, essentiellement sous la forme d'un accompagnement individuel. « A cette occasion, une psychologue clinicienne a été nommée à titre d'essai, puis son poste a été pérennisé », indique Rafika Boufercha. Suite à son départ, motivé par des raisons personnelles, elle est remplacée par une psychologue du travail, « un profil qui s'avère en adéquation avec les résultats de l'enquête ».

Travail d'équipe

Début 2004, un incident rapporté par les partenaires sociaux et résolu par la nouvelle équipe formée par la psychologue, Kristin Lowagie, l'assistante sociale, Anne-Lise Lainé, et le médecin du travail prouve l'intérêt de cette collaboration. « Trois agents se sont retrouvés en grande difficulté suite à un conflit avec leur hiérarchie, raconte Rafika Boufercha. Nous sommes parvenus à mettre en place des solutions, mais une série de problèmes sont également apparus : intervention auprès d'agents qui ne sont pas initialement demandeurs, difficulté à gérer leur peur par rapport à la hiérarchie, questionnement sur le mode de coopération avec les partenaires... Cela nous a tous amenés, avec la direction, à clarifier et à formaliser la situation. »

Pôle santé travail

Le groupe de travail constitué par les trois professionnels de santé est désormais désigné sous l'appellation Pôle santé travail, dont la spécificité est reconnue tant par la direction que par le CHSCT et les partenaires sociaux. Ses principes de fonctionnement sont décrits dans une charte. A la demande du salarié, du CHSCT, de la hiérarchie, des représentants du personnel ou à l'initiative du pôle, deux types d'actions peuvent être menées : écoute, soutien, ou veille individuelle avec une prise en compte de l'agent dans sa globalité, ou, au niveau collectif, groupes de parole, supervision ou mini-formations, axés sur des recherches de solutions communes concernant, fréquemment, des difficultés de communication ou des gestions de conflit. Par ailleurs, pour faciliter la communication entre l'agent demandeur d'un soutien et les trois intervenants, une fiche de liaison sur support papier est systématiquement mise en place.

272 consultations

A ce jour, environ 10 % du personnel a bénéficié d'un accompagnement individuel ou collectif. Plus de 80 agents ont eu accès à un soutien individuel, pour un total de 272 consultations. Après environ dix séances, les professionnels du pôle santé considèrent que les difficultés dépassent le champ professionnel et qu'un suivi à l'extérieur peut être envisagé.

Sur le plan collectif, 39 sessions de groupes de parole ou de travail d'équipe ont été organisées, complétées par 16 sessions individuelles liées au travail d'équipe ; 42 personnes au total en ont bénéficié. « Nous cherchons à participer à l'amélioration de la qualité de vie au travail et à aider les salariés à aller mieux sur le plan social, psychologique et médical, estime le Dr Boufercha. Tant mieux si nous contribuons à éviter des arrêts de travail. »

Aujourd'hui, le pôle élargit son champ d'intervention. La DRH l'associe à d'autres dossiers, comme l'accompagnement des quinquagénaires avec un projet de gestion anticipée des deuxièmes parties de carrière, le maintien dans l'emploi, ou la mise en place de conférences et de formations de sensibilisation à l'addictologie.

Institut Paoli-Calmettes

> Activité : centre de lutte contre le cancer.

> Effectifs : 1 050 salariés.

Auteur

  • Marie-Pierre Vega