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Enquête

Des formations spécifiques pour les «réorganisateurs internes»

Enquête | publié le : 28.03.2006 | Rodolphe Helderlé

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Des formations spécifiques pour les «réorganisateurs internes»

Crédit photo Rodolphe Helderlé

Sur la base d'une étude interne conduite sur le stress et les conditions de travail, la direction de l'ANPE sensibilise les «conseillers en développement des organisations» à ces sujets, au travers de formations dédiées.

Dans le courant de l'été 2005, la DRH de l'ANPE et les syndicats se sont vu remettre une étude sur le stress et les conditions de travail conduite (à la demande de la direction), entre mai et novembre 2004, par le département d'ergologie de l'université d'Aix-en-Provence. Près d'un an après, les agents n'ont toujours pas reçu la synthèse du rapport de 500 pages concocté par le prestataire.

Rénover les méthodes de travail

Le document ne faisait rien moins que de préconiser une rénovation des méthodes de travail, avec une prise en compte des interrogations des agents sur le sens de leur métier. Ainsi, sur les 2 000 agents du panel ayant répondu à l'enquête, 75 % ont déclaré rencontrer des difficultés à atteindre leurs objectifs par manque de temps. Pression sur les objectifs et manque de moyens ressortent aussi du rapport. « La pression sur le quantitatif, l'individualisation des objectifs, le management par le stress, le manque de place, le manque de moyens informatiques participent à une fragilisation du professionnalisme, qui est source de culpabilisation pour les agents », rapporte Loïc Barboux, secrétaire général adjoint de la section FO, qui dénonce « l'absence d'action engagée par la direction ».

Accompagner le changement

Si la négociation d'un accord sur les conditions de travail à partir du rapport n'est pas au programme, la direction propose, depuis peu, des formations spécifiques à ses conseillers en développement des organisations, en charge d'accompagner le changement dans les agences. « La capacité des conseillers en charge de piloter les réorganisations à appréhender le stress et les conditions de travail est un prérequis fondamental. Les conditions de travail doivent être le pivot de l'organisation », estime Martine Arakilian, chef de projet conditions de travail au département des relations sociales. Une direction qui assure être ouverte au dialogue. « Notre démarche procède d'une volonté de travailler avec les organisations syndicales pour avoir une vision partagée », affirme Martine Arakilian.

Tout le monde ne l'entend pas de la sorte. « Il manque 150 000 m2 de locaux. Avec l'arrivée des effectifs affectés au traitement du suivi mensuel, il faudrait 70 000 m2 supplémentaires. Au niveau informatique, il n'y a que 0,75 poste par agent, et l'outil ne répond pas aux besoins des demandeurs d'emploi », distille Loïc Barboux. Géode, le nouveau système informatique en développement depuis plus de cinq ans, vient d'être stoppé.

L'Anact, qui se trouvait associée à l'étude, a proposé un plan d'action à la direction de l'ANPE. « C'est un document de travail dont il va certainement y avoir matière à s'inspirer », note Martine Arakilian. En 1998, une enquête santé avait déjà été conduite à l'initiative de la direction et portait essentiellement sur la notion d'intensité du travail ; 40 % des agents (échantillon de 2 000 personnes) avaient répondu qu'ils se fatiguaient vite, et 56 % qu'ils se sentaient nerveux.

ANPE

> Activité : service pubic de l'emploi.

> Effectifs : 24 220 agents.

> Offres d'emploi collectées : 3 427 000, en 2005 ; objectif en 2006 : 3 500 000.

> Productivité des agents : + 2 % en 2005.

Auteur

  • Rodolphe Helderlé