Brest est une ville pionnière en matière de réduction du temps de travail. Restait à en encadrer les modalités d'application. Principale difficulté : prendre en compte la diversité des modes de fonctionnement des différents services administratifs de la ville, communs avec ceux de la communauté urbaine Brest Métropole océane (4 000 salariés). Cela nécessitait de mettre en place un nouveau règlement intérieur et de permettre son application sans nuire à l'autonomie, dont ces services disposaient jusqu'alors, dans la répartition des horaires de leurs collaborateurs. Cela a été possible grâce à Equatis, une solution de badgeuses virtuelles déployée depuis le 1er juillet 2005.

Equatis est un module intégré à l'intranet de Brest Métropole océane, accessible par les postes de travail des agents. Début février dernier, il permettait à 900 salariés de déclarer et de modifier eux-mêmes leurs heures de présence, de demander un congé, grâce à un compte personnalisé. Les agents des services les plus importants (plus de 50 personnes) peuvent encore pointer avec leur carte magnétique, via des terminaux communs. Toutefois, pour les petits services décentralisés, les terminaux physiques ne sont pas rentables.

Installé par la société Bodet, le module Equatis intègre des cycles de comptabilisation dont la durée varie, selon les services, de une à neuf semaines. « Grâce à lui, les salariés ne font plus d'erreurs dans la déclaration de leurs absences », selon Danièle Morvan, responsable de l'aménagement du temps de travail pour la communauté urbaine. Une plus grande confiance s'est établie car « personne ne conteste le temps de travail effectué par les agents ».

L'installation du nouveau module n'aurait pas été possible sans une refonte préalable du règlement intérieur. De 2003 à 2005, plusieurs groupes de travail ont planché pour élaborer un document de référence que le conseil municipal a approuvé. Chaque service doit, à présent, le transposer dans son règlement interne. Arnaud Willaime, assistant à la maîtrise d'ouvrage du projet, justifie le choix du prestataire Bodet « par le fait que le service d'accueil de la ville de Brest utilisait l'une de ses solutions depuis sept ans ». Il estime avoir minimisé les risques d'échec technique, qui « aurait pu motiver un rejet de la solution par certains utilisateurs méfiants vis-à-vis d'une comptabilisation automatisée des horaires ».

Le coût d'Equatis est inférieur à 50 000 euros. Son administration occupe les trois quarts du temps de Danièle Morvan, sans compter les temps dédiés à la formation et à l'assistance des agents. A terme, 2 000 d'entre eux, sur les 4 000 que compte la communauté urbaine, devraient pouvoir l'utiliser.