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Les Pratiques

Huawei loge ses salariés dans un village grand luxe

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 21.03.2006 | Stéphanie Rigaud, à Shenzhen

Le numéro un chinois des équipementiers télécoms Huawei soigne le cadre de vie de ses nouvelles recrues. Pour attirer les jeunes talents venus de toute la Chine, il a construit un village miniature à l'intérieur de son siège.

Comment attirer les meilleurs diplômés de toute la Chine dans la ville sans grand attrait de Shenzhen ? Le leader chinois des équipementiers télécoms Huawei a choisi de miser sur le cadre de vie. Lorsque l'entreprise recrute sur les campus de Shanghai ou de Pékin, distants de plusieurs centaines de kilomètres, elle présente le village, construit dans l'enceinte de son siège, comme une raison supplémentaire de rejoindre ses rangs.

Plus de 3 000 studios

L'argument, couplé à l'image d'une société à l'avenir prometteur, fait mouche auprès des futurs diplômés. La résidence, équipée d'installations sportives, d'une cantine, d'une supérette, d'un restaurant, d'un karaoké et d'une clinique, s'apparenterait presque à un village de vacances. Baigné par le soleil du sud de la Chine, propice à une végétation luxuriante, ce complexe de 3 036 studios séduit des ingénieurs ou des spécialistes du marketing âgés d'une vingtaine d'années.

Droit sortis des logements universitaires, après avoir habité chez leurs parents, ils sont peu habitués à vivre de manière autonome. Ils sont donc sensibles au cocon que représente pour eux cette enclave coupée du monde extérieur. Le montant relativement élevé du loyer - entre 50 et 80 euros mensuels pour des salaires qui démarrent à environ 400 euros - ne les rebute pas. « C'est une solution pratique lorsque l'on est originaire de l'autre bout de la Chine et que l'on ne connaît personne ici », témoigne Shuni Wu, qui vient du centre du pays et travaille depuis un an dans le département des relations clients.

L'entreprise facilite la vie matérielle afin que ses salariés se consacrent entièrement à leur travail. Les logements, à peine plus grands que des chambres d'étudiant, sont, en principe, réservés aux célibataires. Une navette relie directement le village aux bâtiments de travail. Les alentours, quant à eux, n'offrent pas grande distraction, tandis que le centre de Shenzhen est distant d'une vingtaine de kilomètres.

Renforcement des liens

Le village, baptisé le Jardin aux cent plantes (Baicao Yuan), pour symboliser la richesse et le potentiel de ces jeunes, a aussi vocation à cimenter la culture d'entreprise. Chaque année, plusieurs milliers de personnes sont recrutées par Huawei. Une partie vient rejoindre les quelque 20 000 salariés du siège ou y fait un passage de plusieurs mois au moins. Le complexe des logements permet donc de renforcer les liens entre ces nouveaux embauchés qui baignent ainsi en quasi-permanence dans la culture maison.

L'initiative, bien que rare, n'est pas sans rappeler l'ancien paternalisme des entreprises d'Etat qui prenaient entièrement en charge la vie de leurs employés.

Auteur

  • Stéphanie Rigaud, à Shenzhen