Le poids de l'infogérance est de plus en plus important dans les entreprises. C'est l'un des enseignements d'une étude menée par le cabinet-conseil Danaé (1) sur les SIRH, dont les résultats ont été dévoilés ce 21 mars. Selon cette enquête, 60 % des entreprises sondées infogèrent tout ou partie de la paie ; les fonctions infogérées étant l'hébergement, le paramétrage, l'assistance et la formation, puis l'édition des bulletins et, enfin, l'archivage. « L'infogérance est entrée dans les moeurs, mais il s'agit d'une infogérance graduelle », précise François Silva, directeur de recherche à Euromed Marseille, qui a participé au comité de pilotage de cette étude. Ainsi, pour les autres domaines RH, le recours à l'infogérance est moins généralisé, puisqu'un tiers des entreprises externalisent le recrutement et une sur cinq le reporting décisionnel.

En outre, les entreprises sont de plus en plus séduites par de nouvelles fonctionnalités, expliquent les auteurs de l'enquête. « En plus de la paie, elles utilisent de un à trois modules du SIRH parmi les sept généralement proposés - gestion des temps, administration du personnel et rémunérations, formation, reporting décisionnel, postes emplois et compétences, gestion de la masse salariale, recrutement. » Autre caractéristique soulignée par Danaé : de nombreux logiciels de niche viennent enrichir l'offre de base des grands éditeurs de solutions RH.

Existant en moyenne depuis huit ans, la fonction SIRH prend racine dans les entreprises. Plus concrètement, elle « représente l'ensemble des collaborateurs assurant la gestion dédiée aux systèmes d'information pour les ressources humaines sur l'ensemble des processus RH. Le ratio des personnes dédiées à la fonction SIRH est en moyenne de 1 personne pour 1 250 salariés. » Composée de deux activités principales - assistance et reporting, maîtrise d'ouvrage et développement -, la fonction SIRH est, pour moitié, assurée par des professionnels des ressources humaines. « Hors infogérance, le profil de ces ressources est centré sur le paramétrage. En effet, les progiciels actuels offrent un niveau de paramétrage élevé qui n'oblige plus à posséder de grandes connaissances techniques. »

(1) Auprès de 26 entreprises du secteur des services et de 10 dans l'industrie ayant, en moyenne, un effectif de 6 000 salariés. Pour l'analyse des résultats, Danaé était accompagné d'un comité de pilotage réunissant Jean-Pascal Arnaud (DRH de Chantelle), Bernard Just (responsable SIRH aux AGF), Kayin MA (responsable rémunération et système paie chez Gras Savoye), Gérard Pietrement (président de Danaé) et de François Silva (directeur de recherche à Euromed Marseille et professeur associé au Cnam).