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Les Pratiques

Wal-Mart menacé d'amende par le Maryland

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 14.03.2006 | Caroline Talbot, à New York

Les élus de l'Etat du Maryland ont voté une loi obligeant les grandes entreprises à mieux financer l'assurance santé de leurs salariés. Wal-Mart est directement visé.

L'Etat du Maryland vient de créer un précédent en votant une loi contraignant les grandes entreprises à mieux prendre en charge l'assurance santé de leurs salariés. La loi de «Juste partage des coûts de la santé» impose aux employeurs ayant plus de 10 000 salariés dans l'Etat de dépenser au minimum 8 % de leurs coûts salariaux en assurance santé. Les éventuelles sanctions financières alimenterait un fonds de l'Etat pour les non-assurés.

Mise en place d'une «petite» assurance

Dans le Maryland, sur quatre employeurs de 10 000 salariés, c'est l'enseigne Wal-Mart qui est visée par la loi des 8 %. Et l'entreprise, qui se garde de publier ses dépenses de santé par salarié, a d'ailleurs rapidement réagi en annonçant la mise en place d'une petite assurance pour ses salariés non couverts. Wal-Mart, qui emploie plus de 1,2 million d'«associés» aux Etats-Unis, a une réputation de pingrerie en matière de couverture santé. Et les salariés, non assurés ou peu assurés, se retrouvent vite au service des urgences des hôpitaux, ou parmi les troupes de Medicaid, le système d'assurance santé publique des pauvres. Ce qu'a constaté le Maryland, qui gère ce service public.

La direction de Wal-Mart affirme que les trois quarts de ses salariés sont couverts. « Moins de la moitié », rétorquent les représentants des syndicats adversaires de Wal-Mart, qui n'ont jamais réussi à s'installer durablement au sein du groupe. Mais les deux parties s'accordent sur les conclusions de l'Etat.

Son gouverneur, le républicain Robert Ehrlich, et les élus du Sénat et de l'Assemblée, majoritairement démocrates, se sont durement affrontés. Robert Ehrlich s'est fermement opposé à l'intrusion du gouvernement dans les affaires de l'entreprise, mais il a perdu. « Ne rejetez pas dans le programme Medicaid les salariés que vous refusez d'assurer », conseille ainsi l'élue Gloria Lawlah, à l'origine du projet de loi. Et sa collègue Del Anne Healey de conclure, à propos de Wal-Mart : « Nous ne voulons pas tuer ce géant, nous voulons qu'il se conduise correctement. »

Wal-Mart veut vérifier la légalité du dispositif

A Bentonville, dans l'Arkansas, le siège de Wal-Mart, la direction du groupe a mal digéré le vote du Maryland. « Wal-Mart estime que chacun devrait avoir accès à un système de santé, a déclaré sa porte-parole Sarah Clark, mais cette loi ne fait rien pour atteindre cet objectif. » La direction s'est juré de vérifier la légalité du dispositif du Maryland vis-à-vis de la législation fédérale.

Les anti-Wal-Mart, de leur côté, promettent de poursuivre le combat dans d'autres Etats. Une trentaine de projets de loi de ce type sont, aujourd'hui, à l'étude aux Etats-Unis.

Auteur

  • Caroline Talbot, à New York