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Les dossiers sociaux du mariage GDF-Suez

L'actualité | publié le : 07.03.2006 | Guillaume le nagard

Maintien des effectifs, du statut IEG des personnels de GDF, avenir des agents de la filiale de distribution EDF-GDF : les dossiers sociaux de la fusion sont multiples et délicats, et inquiètent surtout du côté de Gaz de France.

Le front syndical reste incertain, après l'annonce, le 25 février, de la fusion de GDF (45 000 personnes) et de Suez (161 000 salariés), signant la privatisation de l'opérateur gazier. Les syndicats de GDF et les fédérations de l'énergie, hormis celle de la CFDT, qui a demandé des garanties au gouvernement, restent très hostiles à la fusion. Pourtant, le 24, au conseil d'administration de Suez, le représentant CGT votait pour la fusion. Celui de FO a adopté un discours plus nuancé que sa fédération.

Un statut particulier

De fait, sur le plan social, GDF, plus syndiqué, avec une forte culture de service public, et dont les personnels disposent du statut particulier des IEG (industries électriques et gazières), a sans doute plus à craindre que Suez, qui se voyait menacé d'absorbtion par le groupe italien Enel. Le gouvernement, malgré ses assurances sur le maintien du statut IEG et des effectifs, n'a pas calmé les inquiétudes : c'est qu'il s'était engagé, il y a à peine dix-huit mois, par voie législative, à conserver au moins 70 % de capitaux publics au sein de l'opérateur gazier. Ce statut des IEG existe depuis 1946 et apporte des garanties en matière sociale, d'emploi, de retraite et de rémunérations. Lors de l'adossement du régime de retraite des IEG au régime général, en 2004, les agents GDF et EDF avaient montré leur fort attachement à ce statut. Très peu de salariés de Suez (dans les filiales CNR et CPCU notamment) en dépendent. Même si, au gré des fusions, le groupe franco-belge a conservé ces dispositions pour un peu moins de 2 000 salariés, et gère, de fait, un double statut. « Que se passera-t-il pour les nouveaux ? interroge Jean-Paul Nembi, de FO Energie. France Télécom a connu cette situation de double statut, avec des réductions d'effectifs et une baisse continue des personnels à statut. » Pour lui, c'est l'ensemble du statut des IEG qui pourrait se trouver fragilisé, y compris à EDF. Sur 150 000 personnes en bénéficiant en France, 141000 travaillent chez EDF ou GDF.

Crainte pour l'emploi

L'autre dossier social majeur concerne, bien sûr, l'emploi, avec la crainte de doublons, propre à toute fusion, notamment pour les sièges et les fonctions supports, mais aussi sur des activités identiques, en particulier celles de Elyo (Suez) et de Cofratech (GDF). D'autre part, la CFDT demande des garanties écrites sur le sort du pôle eau et propreté de Suez. Dans le cas d'une OPA d'Enel, surtout intéressé par la filiale énergétique belge de Suez, Electrabel, il aurait été revendu. Quid de son avenir au sein d'un nouveau champion de l'énergie européen constitué par Suez et GDF ? Un dernier dossier sera particulièrement délicat : 60 000 salariés travaillent à la fois pour EDF et GDF dans la branche distribution, alors qu'à terme, les deux entreprises deviendront concurrentes.

Gaz de France

45000 personnes, CA : 22,4 millards d'euros en 2005

Suez

161000 personnes, CA : 41,5 milliards d'euros en 2005

Auteur

  • Guillaume le nagard