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SNCF : le blog du DG donne le ton

Les Pratiques | Point fort | publié le : 28.02.2006 | R. H.

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SNCF : le blog du DG donne le ton

Crédit photo R. H.

Guillaume Pépy, directeur général exécutif de la SNCF, publie ses opinions, ses coups de gueule, ses interrogations sur son blog interne. Les 2 500 visiteurs quotidiens déposent une moyenne de 60 commentaires sur chacun de ses billets d'humeur.

Avec un rythme soutenu, deux à trois fois par semaine, le directeur général exécutif de la SNCF publie des notes très personnelles sur son blog interne, inauguré en septembre 2005. Avenir du fret, diversité du recrutement, ligne D du RER, tous les sujets sont susceptibles d'être abordés avec la volonté affichée de ne pas court-circuiter les canaux d'information traditionnels. Les notes publiées par Guillaume Pépy n'engagent que lui et en aucun cas la direction.

Dialogue instantané

L'exercice de style est délicat, mais le ton invite au débat. Le billet sur l'intéressement aux bénéfices a généré 300 commentaires. Un record ! En moyenne, chaque article draine une soixantaine de réactions. L'occasion pour les salariés d'opposer leurs arguments, de façon souvent virulente, et de faire, parfois, émerger des idées. « C'est un vrai plaisir que d'écrire soi-même son bloc-notes qui va susciter un dialogue instantané », confie Guillaume Pépy. Ses notes manuscrites sont saisies et publiées sur le blog par un salarié de la com' interne, qui se charge aussi de la modération et de la synthèse des commentaires.

Le nombre important de réactions s'explique tant par la place de son auteur dans l'organigramme que par l'anonymat : 90 % des salariés qui commentent les billets usent de pseudonymes. Avec un trafic quotidien moyen de 2 500 visiteurs, et des pics à 4 500 les jours de grève, le blog de Guillaume Pépy a manifestement trouvé son public. « Je m'exprime sur mon blog comme à l'oral. C'est un exercice de figure libre qui me permet de toucher un public beaucoup plus large que lors de mes déplacements sur le terrain », souligne-t-il, reconnaissant n'avoir aucune certitude quant à la pérennité de l'expérience.

Entre la peur de s'essouffler, les risques de parasitage avec le discours officiel et la difficulté à canaliser les commentaires, il ne cesse de s'interroger sur la démarche qu'il a engagée. Fin décembre, il n'a pas hésité à partager publiquement ses doutes. Résultat : une grande partie des 193 commentaires ont demandé la poursuite de l'expérience. Laquelle est en train de faire des émules. Bénédicte Tilloy, directrice des contrôleurs, s'est lancée, le 2 décembre dernier.

Auteur

  • R. H.