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Enquête

Les demandes de formation sont en hausse de 45 %

Enquête | publié le : 28.02.2006 | Emmanuel Franck

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Les demandes de formation sont en hausse de 45 %

Crédit photo Emmanuel Franck

L'enseigne de bricolage a décidé de proposer une consommation anticipée du DIF. Résultat : 79 % des salariés ont bâti un «projet individuel de développement et de formation» pour 2006.

« Si les autres entreprises améliorent la formation de leurs salariés, nous risquons de perdre notre avantage différentiel. » Ce n'est ni la complexité ni le coût de la réforme qui angoissent Benoît Serre, directeur de la formation de Leroy Merlin, mais le risque de banalisation de sa politique de formation.

Leroy Merlin, qui y consacre environ 6 % de sa masse salariale, utilise depuis longtemps la formation comme un outil au service de sa performance. Vingt-deux salariés et 92 formateurs extérieurs travaillent, ainsi, pour l'«Institut de développement Leroy Merlin». Dans cet environnement largement favorable au déploiement de la réforme de mai 2004, il n'est pas étonnant que l'entreprise se soit saisie rapidement des nouveaux dispositifs mis à sa disposition.

Le premier contrat de professionnalisation a été signé dès le mois de novembre 2004. Aujourd'hui, Leroy Merlin en emploie 350, alors qu'il signait peu de contrats de qualification auparavant. « Le contrat de professionnalisation possède plusieurs avantages, explique Benoît Serre : il peut être un CDI, ce qui le rend attractif pour un salarié, et il est plus souple », du fait que le temps consacré à la formation est de 15 % de la durée du contrat, contre 25 % dans le contrat de qualification.

Avantage différentiel DIF

De même, le DIF a été anticipé : depuis le 1er janvier 2006, les salariés disposent d'un capital de 63 heures, à prendre pendant leur temps de travail, quand la loi prévoit 20 heures par an.

Pour maintenir son « avantage différentiel », Leroy Merlin mène une politique active de développement à la fois de l'offre et de la demande de formation. Entre 2003 et 2005, le nombre de stages en présentiel est passé de 230 à 255, et ceux en e-learning de 25 à 87. Benoît Serre est, en outre, persuadé que « l'appétit des salariés pour la formation vient à partir du moment où l'on en fait un acte managérial fort ».

Cet acte managérial prend la forme d'«entretiens de développement et de progrès», réalisés par les 1 600 managers de proximité. Ils correspondent, en fait, à l'entretien professionnel préconisé par la réforme. Au cours de ces entretiens, « qui peuvent durer trois heures », le manager et le salarié élaborent le «projet individuel de développement et de formation» (PIDF) de ce dernier.

Outils RH

Leroy Merlin met à la disposition de ses managers, qui ne sont pas des spécialistes des ressources humaines, plusieurs outils afin qu'ils puissent mener à bien ces entretiens. Ils suivent, ainsi, une formation au management de trois journées et demie, et peuvent, en outre, s'appuyer sur un référentiel de compétences de six pages, qui permet « d'éviter la subjectivité » dans l'évaluation.

Résultats : les demandes de formation sont passées de 6 000 en 2004 à 9 000 en 2005, soit une augmentation de 45 %. Le taux de salariés couverts par la formation est, lui aussi, en hausse : 79 % des salariés ont bâti leur PIDF pour 2006. En 2005, 64 % avaient suivi une formation ; contre 56 % en 2004.

Formations reconnues prioritaires

Par ailleurs, « 99 % des formations sont prises sur le DIF », déclare Benoît Serre. Les 4/5e des formations de l'ancien plan de formation sont éligibles au DIF. Elles ont été reconnues comme prioritaires par l'accord de branche et par l'accord d'entreprise. Benoît Serre estime qu'une même formation peut être prioritaire ou non selon la personne qui la suit.

Toutes les formations ont été catégorisées, en majorité dans les catégories 2 et 3. En retour, le salarié obtient une qualification ou une reconnaissance dans la classification interne de l'entreprise.

Budget sous contrôle

Pour autant, cette frénésie de consommation de formation ne s'est pas traduite par une explosion du budget formation, qui est resté constant, selon Benoît Serre. L'entreprise est parvenue à maîtriser ses dépenses en jouant sur les leviers de la renégociation des tarifs des formateurs (tous extérieurs), de l'optimisation des stages (délocalisation, augmentation du nombre de participants), et de la prise en charge des dépenses par l'Opca de branche (Forco), soit via le 0,5 de professionnalisation, soit via le 0,9 plan.

Leroy merlin france

> Effectifs : 14 000 salariés.

> Chiffre d'affaires 2004 : 3,1 milliards d'euros.

> Implantations : 91 points de vente.

Auteur

  • Emmanuel Franck