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Les Pratiques

126 structures labellisées

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 21.02.2006 | Martine RossaRd

Plus de 120 collectivités ont répondu présentes à l'appel de Jean-Louis Borloo pour améliorer la synergie entre acteurs de l'emploi au sein de «maisons de l'emploi».

Cent maisons de l'emploi labellisées à fin 2005, 200 à fin 2006 et 300 à fin 2007. Telle est l'ambition de Jean-Louis Borloo pour ces structures officiellement lancées par la loi de cohésion sociale du 18 janvier 2005. Pour le ministre de l'Emploi, de la Cohésion sociale et du Logement, il s'agit de donner l'initiative aux collectivités territoriales. Et de rassembler, dans un même lieu, le service public de l'emploi (Etat, Assedic, ANPE) et les différents partenaires (Afpa, PAIO, missions locales, PLIE, chambres consulaires, acteurs locaux...). Le programme s'inspire des maisons existant à Bonneville, Mulhouse, Dunkerque... et des suggestions du réseau Alliance villes emploi. L'objectif est de faciliter, pour les chômeurs, l'accès à l'information, à la formation, aux offres d'emploi. Tout en favorisant, pour les entreprises, les recrutements. Ces structures ont aussi des missions d'observation, d'anticipation et d'adaptation des territoires ainsi que le développement de l'emploi et la création d'entreprises.

La mutualisation, gage d'efficacité

Au 1er février, 126 maisons - en fonctionnement ou en projet - étaient labellisées. « Une majorité de nouvelles structures », souligne Jean Godfroid, conseiller chargé du Plan de cohésion sociale au cabinet de Jean-Louis Borloo. Les autres succèdent souvent à des missions locales, comme à Ploërmel (Morbihan), où trois personnes ont été recrutées. Compte tenu d'un taux de chômage de 5 %, le maire, Paul Anselin, ne prévoit pas de résultats « spectaculaires », mais il voit dans la mutualisation un gage d'efficacité. L'initiative revient le plus souvent aux communes ou aux structures intercommunales correspondant à un «pays» ou à un bassin d'emploi. Des conseils généraux ont aussi leur projet dans l'Hérault, la Vienne, la Vendée ou la Sarthe.

Guichet unique, excepté à Paris

Le cahier des charges des maisons de l'emploi énumère les membres constitutifs obligatoires : collectivités territoriales ou leurs groupements porteurs du projet, Etat, Assedic, ANPE. Mais d'autres partenaires peuvent être associés, comme l'Afpa, le Medef local, une association professionnelle, un syndicat, la chambre de commerce... Ainsi, à Aubenas (Ardèche), la chambre des métiers se montre en pointe sur le projet. A Saint-Yrieix (Haute-Vienne), le Greta et la CAF figurent parmi les partenaires. Dans la plupart des cas, tous se regroupent sur un seul site en un «guichet unique». Mais, à Paris, le projet sera éclaté et s'appuiera sur les cinq maisons du développement économique et de l'emploi, sur la Cité des métiers et sur plusieurs agences locales pour l'emploi. « 24 personnes vont être recrutées, et nous serons opérationnels fin mars », déclare Philippe Ephritikhine, directeur de la Maison de l'emploi de Paris. Objectif : accompagner 3 000 personnes par an et en mettre ou remettre 1 500 au travail. Les premiers plans d'action validés vont concerner les jeunes bac +3, les jeunes des quartiers défavorisés, les cadres de plus de 45 ans. Ils visent particulièrement les secteurs des services à la personne et de l'hôtellerie/restauration, tous les deux en manque de personnel.

Un large financement public

Toutes les maisons de l'emploi sont invitées à veiller à la qualité de l'accueil et au respect de la confidentialité des échanges. Les financements publics dépendent, de fait, de la qualité du projet. Ainsi, explique Jean Godfroid, chaque structure peut obtenir une subvention d'investissement représentant 50 % des coûts immobiliers, d'équipement, etc. Elle peut aussi demander, chaque année, des subventions de fonctionnement pour ses actions nouvelles, y compris des recrutements, pour un maximum de 80 % de leur coût et à hauteur maximale de 30 % du budget annuel. « Ces subventions s'ajoutent aux moyens apportés par les intervenants, soit par financement spécifique, soit par la mutualisation des moyens humains, matériels et d'intervention existants ».

Bonneville : un «chef d'orchestre»

« Nous, maison de l'emploi, sommes le chef d'orchestre., Nous organisons les politiques publiques et privées de l'emploi sans nous substituer aux nombreuses structures compétentes ». Dominique Huard, directeur de la Maison de l'emploi de Bonneville (74), se félicite de l'optimisation des ressources qu'autorise le regroupement des compétences au service d'un projet commun. Il considère que la concertation a permis lisibilité, cohérence, efficacité et surtout une approche par besoins et non plus par publics avec, à la clé, 500 personnes par an mises ou remises au travail.

La Maison, créée en 1997, emploie 5 salariés. La labellisation, accordée en juin, apporte, aux yeux du directeur, une légitimité, une pérennisation de l'action et... 500 000 euros annuels qui vont notamment permettre de créer un poste pour l'Observatoire du territoire et deux antennes locales.

Auteur

  • Martine RossaRd