logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

Traitement égalitaire

Enquête | publié le : 21.02.2006 |

Image

Traitement égalitaire

Crédit photo

Soucieuse de la qualité de la production, l'usine Toyota de Valenciennes traite intérimaires et salariés en CDI de la même manière, et s'efforce de compenser les différences statutaires.

Intérimaires, CDI, même traitement. Alors que les intérimaires sont souvent affectés aux tâches ingrates que ne veulent pas effectuer les salariés en CDI, l'usine Toyota de Valenciennes se targue de pratiquer l'égalité de traitement. « L'acheteur de nos automobiles ne doit pas faire de différence entre ce qui a été monté par un CDI et ce qui l'a été par un intérimaire. Nous ne pouvons donc pas, nous-mêmes, faire de différence entre ces deux statuts », explique Moundir Rachidi, chef du département des relations sociales. Comme partout dans l'automobile, les intérimaires sont une pièce maîtresse de l'appareil de production de Toyota. Sur les 3 800 salariés qui travaillaient, fin décembre 2005, à la fabrication de la Yaris, 500 étaient des travailleurs temporaires. Sauf pour quelques fonctions, comme la maintenance, ils sont affectés aux mêmes postes que les CDI. « L'intérim est un sas avant le CDI, il est donc de notre intérêt que les intérimaires soient aussi opérationnels que les CDI », déclare Moundir Rachidi. Pour espérer se faire «CDIser», il faut compter dix-huit mois d'intérim.

L'offre RH de l'usine s'adresse donc aussi bien aux premiers qu'aux seconds. Les uns et les autres passent les mêmes tests de recrutement, suivent la même formation de cinq semaines, portent les mêmes vêtements de travail, accèdent au même réfectoire et aux mêmes activités ludiques (karting, bowling), leurs heures supplémentaires sont payées de la même manière, ils accèdent aux mêmes outils de reconnaissance, et ils bénéficient des mêmes services médicaux.

Rémunération périphérique

La différence entre les salariés en CDI et ceux en intérim se fait essentiellement sur la rémunération périphérique et sur l'accès aux oeuvres sociales du comité d'entreprise, « pour des raisons légales », précise Moundir Rachidi. Si les CDI et les intérimaires touchent le même salaire, les premiers perçoivent un intéressement auquel n'ont pas droit les seconds, qui ne font pas partie de la masse salariale de l'usine. « L'absence d'intéressement est compensée par une prime de mission et par une prime de production », explique Moundir Rachidi. Eric Pequeur, délégué CGT, conteste : « Le versement de la prime de fin de mission n'est que l'application de la loi. Quant à la prime de production, son montant, entre 100 et 150 euros, est largement inférieur à celui de l'intéressement, entre 500 et 700 euros. »

Apparemment, la réduction de cet écart ne fait pas partie des revendications des organisations syndicales, d'abord centrées sur les CDI. « Elles réclament que les intérimaires signent un CDI mais n'ont pas de demandes relatives au travail en intérim », observe Moundir Rachid. Une absence d'offre syndicale qui permet à la direction d'occuper le terrain social. E. F.

TOYOTA MOTOR MANUFACTURING FRANCE

> Effectifs : 3 300 salariés.

> Intérimaires : 500.

> Production : 180 642 Yaris en 2005.