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L'actualité

Les vraies politiques de formation sont rares

L'actualité | publié le : 14.02.2006 | Laurent Gérard

La majorité des entreprises n'ont pas de politique formation, assure une enquête Afdec (Agence française de développement de l'emploi et des compétences).

«La formation est-elle au service des compétences ? », telle est la question posée par une enquête (1) menée, fin 2005, par plusieurs partenaires (2) réunis autour de l'Afdec. Il en ressort que seul un tiers des entreprises pilotent à peu près leur politique formation.

Vision à moins d'un an

Dans la mesure où 40 % des entreprises estiment avoir peu ou pas du tout accès aux informations sur l'évolution de leur secteur, et que plus d'une sur deux a une vision de son activité à moins d'un an, il n'est pas étonnant que plus de 60 % d'entre elles avouent avoir une vision de leur développement RH à moins d'un an, dont plus de 23 % à moins de six mois ! « Tout cela traduit, simplement, une absence globale de politique sociale », commente Hubert Grandjean, directeur de l'Afdec. Le reste est à l'avenant : 45 % des entreprises adaptent leurs compétences au fur et à mesure de l'émergence de nouveaux besoins ; 32 % affirment les anticiper ; 20 % avouent résolument ne rien faire.

L'encadrement est censé tout faire : identifier et analyser les compétences et les besoins en formation, et même, pour 40 %, les anticiper ! De ce fait, seules 10 % des entreprises ont recours « systématiquement » ou « régulièrement » au conseil externe ; 41 % « parfois » ; le reste « jamais ». Or, l'encadrement n'a pas (dans 63 % des cas) la mission formalisée d'accompagner les collaborateurs dans l'application de ce qu'ils ont appris en formation. Pourquoi ? Par manque de temps (35 %) ; ce n'est pas dans la culture (29 %) ; par manque de compétence (22 %) ; la mission est dévolue à l'organisme de formation (8 %).

Conséquences : si une entreprise sur deux déclare pratiquer une évaluation après la formation, dans 71 % des cas, il s'agit simplement de demander l'avis du stagiaire. L'atteinte des objectifs pédagogiques n'est jamais vérifiée. Et les cadres sont peu évalués sur ce type de mission. Surprise : c'est surtout dans les petites entreprises que l'on évalue parfois les résultats des formations, car on y est plus proche de la mesure des résultats au quotidien.

30 % suffisamment informés

Ces résultats laissent sceptique sur la capacité des entreprises à mettre en place la réforme de la formation professionnelle. Là encore, se retrouve ce fameux « tiers qui s'en sort ». En effet, seules un tiers des entreprises pensent que la législation est adaptée, les autres la perçoivent comme une contrainte ou ne savent que dire. « On retrouve environ 30 % des entreprises qui sont probablement suffisamment informées pour mettre en oeuvre le DIF », estime Hubert Grandjean.

(1) Panel de 500 entreprises, de tous les secteurs, y compris public et para-public.

(2) Ofem de la CCI de Paris, Carif Inffolor de Lorraine, Afref, Centre Inffo, Afaq-Afnor.

Auteur

  • Laurent Gérard