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Les Pratiques

Un Geiq pour apprentis comédiens

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 07.02.2006 | Florence Roux

A Lyon, onze comédiens viennent d'achever un contrat de qualification dans le cadre d'un Geiq-théâtre né en 2000.

En 2000, à Lyon, deux compagnies théâtrales, Les Trois-Huit et Maccoco-Lardenois & Cie, ont créé un Geiq-théâtre sur les conseils de l'Afdas, l'Opca du spectacle. Elles avaient déjà salarié directement 12 personnes en contrat de qualification en 1997-1998. Elles ont également créé l'association Compagnonnage (en référence aux Compagnons du devoir), qui rémunère les formateurs avec les aides à l'emploi culturel de la région Rhône-Alpes et de l'Afdas.

Haut niveau d'études

Créer un Geiq permet aux compagnons-comédiens de multiplier leurs employeurs et aux compagnies de réduire leurs charges, tout en clarifiant les rôles : Compagnonnage gère les formations (avec 132 000 euros de l'Afdas et 120 000 euros de la région), le Geiq emploie les jeunes, et les compagnies rémunèrent le groupement pour la mise à disposition des comédiens... Soit un budget global, pour le Geiq, de 227 000 euros (100 000 euros de la direction régionale des affaires culturelles, 127 000 euros payés par les compagnies), auquel s'ajoutent une exonération des charges patronales et une aide à l'accompagnement de 8 000 euros par an.

La 3e «promo» a été formée de 2003 à 2005, selon les mêmes modalités que pour tout jeune en alternance. Avec une particularité cependant : « Nous trouvons d'abord les employeurs avant de recruter et pas le contraire », relève Virginie Bouchayer, coordinatrice du Geiq, qui note le haut niveau d'études des apprentis comédiens, jusqu'à bac +5. « Nous demandions donc une dérogation à la DDTEFP, ce qui ne sera plus le cas avec les prochains jeunes en contrat de professionnalisation. »

Partager les frais

Après le Forum du compagnonnage (1), les onze comédiens commenceront à honorer les engagements qu'ils ont déjà pour le reste de l'année. Presque tous leurs prédécesseurs sont aujourd'hui comédiens ou metteurs en scène. Leurs successeurs commenceront leur contrat de professionnalisation en janvier 2007. D'ici là, comme l'explique Sylvie Mongin-Algan, metteur en scène des Trois-Huit, les compagnies du Geiq aimeraient en rallier d'autres, « pour ouvrir le champ d'expérience des compagnons, mais aussi pour mieux partager les frais, très lourds pour un entrepreneur de théâtre ».

En 2006, les Trois-Huit espère aussi créer un groupement d'employeurs (GE) pour pérenniser certains emplois. Comment ? Ce sera l'un des thèmes de l'action expérimentale d'accompagnement, qui démarre aujourd'hui, sous l'égide de l'Anact, dans trois régions : Bourgogne, Aquitaine (où existe un autre Geiq-théâtre) et Rhône-Alpes. Objectif, selon Michel Weill, responsable du département information et communication de l'Anact : « Aider des organismes du spectacle à pérenniser des emplois en CDI ou en CDD. »

(1) 3e Forum du compagnonnage-théâtre, jusqu'au 19 février au Nouveau Théâtre du huitième, à Lyon : 04 78 78 33 30.

Auteur

  • Florence Roux