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Les Pratiques

Les syndicats, copilotes des pôles de compétitivité ?

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 07.02.2006 | Véronique Vigne-Lepage

Les syndicats ont demandé à être associés à la «gouvernance» des pôles de compétitivité, pour éviter que des aides publiques ne soient versées à des groupes qui délocalisent, comme c'est le cas dans l'industrie du ski.

Des aides publiques accordées à des groupes qui se délocalisent et qui licencient ? Pour la CGT Rhône-Alpes, il est inacceptable que les fabricants de ski en restructuration s'apprêtent, en tant que membres du pôle de compétitivité «Industries équipements de sports et de loisirs», à voir des fonds publics soutenir leur recherche.

Restructuration

Principal groupe visé : le finlandais Amer Sports, qui, en décembre dernier, a annoncé la restructuration de Salomon, qu'il venait de racheter à Adidas. Le plan prévoit la suppression de 378 équivalents temps plein à Rumilly et à Metz-Tessy, en Haute-Savoie, et fait suite à un premier plan, lancé début 2005. Même scénario chez Rossignol, récemment racheté par Quick Silver : 65 licenciements concerneraient deux sites isérois de la société et 25, sa filiale Dynastar de Sallanches (Haute-Savoie). Chacun des deux géants envisagerait de délocaliser la production, notamment des produits bas de gamme.

« Une telle situation ne peut qu'aviver nos interrogations sur la finalité des pôles de compétitivité et nos exigences, explique Jean Chambon, membre du comité régional CGT. Les fonds publics alloués aux pôles par l'Etat ou les collectivités locales doivent faire l'objet d'engagements fermes : le maintien et le développement des outils de production et des emplois, la non-délocalisation des activités productives, de services et de recherche existantes, et l'engagement de plan de formation et de GPEC. »

Mais les syndicats ont eu, jusqu'ici, peu de moyens : « Les organisations représentatives des salariés n'ont pas été associées à la constitution des projets de pôle de compétitivité, regrette le Conseil économique et social régional dans un rapport présenté le 23 janvier. » En octobre dernier, un rapport du conseil régional précisait que « les contrats de pôle de compétitivité entraîneront la mise en oeuvre de la politique Peric (Partenariat, économie, recherche, innovation et compétitivité) », clairement « en faveur de l'emploi ».

Participation accrue

Ainsi, la région veut veiller « aux objectifs de maintien d'emplois », ainsi qu'à « la participation active des partenaires sociaux ». Les syndicats ont obtenu de participer au comité de pilotage de cette politique Peric. Lors de la dernière réunion de la commission de coordination régionale de la politique emploi-formation, qui rassemble l'Etat, la région et les partenaires sociaux, ils ont également demandé la création d'un groupe de travail consacré aux pôles de compétitivité. Mais ils exigent davantage : « Nous voulons participer à la gouvernance de ces pôles », affirme Jean Chambon. Thème retenu au congrès mondial des clusters, organisé à Lyon, en octobre prochain.

Auteur

  • Véronique Vigne-Lepage