E & C : La Direction du travail d'Ile-de-France a présenté, le 2 février, au cours d'un événement organisé par l'Afref, une étude sur l'utilisation des contrats de professionnalisation (CP). Quels en sont les résultats ?

D. R. : Cette étude, réalisée à partir de l'exploitation des Cerfa de 8 500 CP, enregistrés entre octobre 2004 et août 2005 en Ile-de-France, compare l'utilisation des CP à celle des contrats de qualification (CQ). Il en ressort que le niveau de formation des bénéficiaires du CP avant leur entrée en contrat a nettement augmenté : plus de 10 % d'entre eux possèdent un 2e ou un 3e cycle (3 % des CQ), tandis qu'un tiers ont un niveau bac (plus de 50 % des CP). D'autre part, le CP prépare davantage à des reconnaissances de branche ou à des certifications (plus de 60 % des cas) que ne le faisait le CQ (un peu moins de 40 %). A l'inverse, un peu plus de 20 % des CP préparent des diplômes d'Etat (plus de 50 % des CQ). Enfin, le CP intéresse plus les grandes entreprises que les petites.

E & C : Comment expliquez-vous ces évolutions ?

D. R. : A partir du moment où le législateur réduit la durée des contrats et celle des formations, il est plus difficile, pour une personne de niveau bac, de préparer un BTS. De là, découle le fait que le niveau de formation des entrants augmente et que le nombre de diplômes préparés baisse au profit des reconnaissances de branche.

E & C : Il se dégage de cette étude l'impression que le CP n'est utilisé que par ceux qui en ont le moins besoin...

D. R. : 2005 a été une année atypique, il faut donc relativiser ses résultats. Néanmoins, elle pose la question de fond de savoir si professionnaliser, c'est adapter au poste de travail, ou donner les moyens d'acquérir des compétences en vue de construire un parcours professionnel.

*Association française pour la réflexion et l'échange sur la formation.