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L'actualité

L'apprentissage dès 14 ans a été adopté

L'actualité | publié le : 07.02.2006 | Laurent gérard

Les députés ont approuvé, dans la nuit du 2 au 3 février, la mise en place d'un système d'apprentissage à partir de 14 ans, prévue dans le projet de loi sur l'égalité des chances.

L'apprentissage à 14 ans est acté. C'est le premier article du projet de loi adopté, après plus de deux jours de débats, qui fait partie des mesures annoncées par le Premier ministre, lors de la crise des banlieues. La «formation d'apprenti junior» comprendra deux phases, l'apprentissage junior initial, avec initiation aux métiers à partir de 14 ans, et l'apprentissage junior confirmé, avec un contrat d'apprentissage à partir de 15 ans. Le texte permet aux apprentis d'interrompre leur formation et de réintégrer le collège. Un tuteur sera chargé du suivi de l'élève en apprentissage. Le sujet a fait couler beaucoup d'encre depuis plusieurs mois : certains y voient la fin de l'obligation scolaire à 16 ans, d'autres une nouvelle voie de formation.

Hasard du calendrier, l'adoption de cette mesure intervient à un moment où une étude de l'agence Nora Communication pour le compte de l'ACFCI, communiquée la semaine dernière, montre que les discriminations raciales n'épargnent pas les apprentis issus de l'immigration. Ils partagent le « ressenti profond d'une discrimination, assurent les auteurs de l'étude. Ils ont conscience d'un environnement hostile du fait de leurs origines et sont convaincus qu'ils doivent être meilleurs que les «Français de souche» pour avoir une chance de franchir le cap de la sélection en CFA ou en entreprise ».

Manque de soutien et d'accompagnement

Certains apprentis émettent un jugement négatif sur le rôle du CFA dans leur parcours, soulignant « un manque de soutien et d'accompagnement face à leurs difficultés ». Un abaissement de l'âge d'entrée en apprentissage aura-t-il un effet positif sur l'intégration des jeunes apprentis issus de l'immigration ? Tout reste à prouver.

Les tribulations du CPE

La bataille de l'emploi, entamée par Dominique de Villepin, devient politique. Elle se poursuit actuellement à l'Assemblée nationale où les députés examinent, depuis le 31 janvier, le projet de loi pour l'égalité des chances, instaurant notamment le Contrat premier emploi (CPE). Un contrat à durée indéterminée assorti d'une période de consolidation de deux ans pendant laquelle il peut être rompu à tout moment. Cette bataille ravive les clivages politiques. La droite réaffirme son droit à l'expérimentation « pour faire baisser le chômage des jeunes », alors que la gauche accuse le gouvernement de « prendre le Code du travail en otage ». Rebaptisé Contrat précarité exclusion par ses détracteurs, le CPE est dénoncé également par les syndicats et les organisations étudiantes, qui organisent, ce 7 février, une manifestation pour exiger son retrait.

Auteur

  • Laurent gérard