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Les Pratiques

La vie active à nouveau accessible aux Néerlandaises

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 31.01.2006 | Didier Burg, à Amsterdam

Longtemps écartées de l'emploi, les Néerlandaises retrouvent le chemin des entreprises grâce, notamment, à la multiplication des solutions de garde pour les enfants. Et le temps partiel, en particulier dans les centres d'appels, permet ce timide retour à la vie active.

Proposant un emploi du temps à la carte, le groupe néerlandais Annie Connect a tout pour attirer la gent féminine. Avec un effectif féminin à 80 %, cette entreprise exploitant des centres d'appels téléphoniques profite du regain de participation des Néerlandaises à la vie active. « En moyenne, nos salariées travaillent entre 15 et 25 heures par semaine, réparties sur trois jours », indique Leo Dijkgraaf, directeur et fondateur de cette entreprise (12 millions d'euros de chiffre d'affaires).

Une politique volontariste

De fait, les Néerlandaises reprennent le travail. Après avoir connu un taux record de jeunes mères au foyer, le royaume batave a vu ce nombre chuter de près de 28 % depuis 2001. Aujourd'hui, plus de 55 % des Néerlandaises ont un emploi, contre 39 % au début des années 1990. Une prouesse due, notamment, à la politique volontariste du gouvernement, qui a multiplié l'ouverture de crèches et d'écoles maternelles ces dernières années. La participation des femmes âgées de 55 à 64 ans est également en augmentation, atteignant plus de 24 %, contre 11 % en 1990. « Ce processus, qui a commencé voilà quinze ans, s'est accéléré ces dernières années », confirme Michiel Vergeer, chef économiste au Bureau des statistiques, après publication des dernières données sur le sujet.

Outre les emplois traditionnellement prisés par les femmes dans l'enseignement et le secteur de la santé, les places dans les centres d'appels ont aussi leur faveur. « Nos postes sont adaptés pour permettre de travailler chez soi, ce qui supprime les temps de trajet et permet aussi aux femmes immigrées d'avoir plus facilement une vie active », explique le patron de Annie Connect, qui a en portefeuille plus de 400 employés «flexibles», dont 20 % d'origine étrangère. De fait, la proportion de femmes devenues «économiquement» indépendantes aux Pays-Bas est passée de 25 % en 1990 à 41 % en 2001, même si, dans les communautés marocaine et turque, seule une femme sur cinq est active.

Nombre d'heures réduit

Particulièrement flexible, l'entreprise Annie Connect permet à ses salariées de ne travailler que trois heures par jour, réparties au choix dans la journée. « Nous recherchons des collaborateurs motivés et non des candidats obligés de travailler après avoir épuisé leurs droits à allocations », tient à préciser Leo Dijkgraaf, qui ne recrute qu'au niveau BEPC minimum.

Il reste qu'avec un nombre d'heures travaillées réduit, les Néerlandaises ont un salaire inférieur de 51 %, en moyenne, à celui des hommes.

Auteur

  • Didier Burg, à Amsterdam