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Les Pratiques

Vivendi Universal soigne son image en créant des emplois

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 24.01.2006 | M.-P. V.

En août 2004, Vivendi Universal s'engageait à contribuer sur cinq ans au développement économique de six bassins d'emploi défavorisés. Le groupe, en avance sur ses objectifs, y consacre 25 millions d'euros. Tout en réalisant une économie de 500 millions d'euros par an en crédit d'impôts.

Vivendi Universal s'affiche comme « une entreprise citoyenne ». L'expression est martelée par le DRH, René Pénisson, et son directeur des affaires sociales, Pierre Allain. Pour preuve, le programme de revitalisation actuellement en cours. Il prévoit de consacrer 5 millions d'euros par an, pendant cinq ans, pour contribuer à la création de 1 500 emplois en CDI, dont un millier au bout de trois années. Neuf mois après le démarrage, 591 projets de création d'emploi sont déjà validés et 300 à 500 autres sont dans les tuyaux. « Nous sommes en avance sur nos objectifs », se félicitent les deux responsables.

Crédit d'impôts

Entreprise citoyenne donc, mais pas désintéressée. Si Vivendi Universal se défend de tirer un quelconque bénéfice personnel de cet engagement, elle a néanmoins obtenu, dans le même temps, un régime fiscal très favorable, celui du bénéfice mondial consolidé. Cet avantage, prévu par le Code des impôts, représente, pour le groupe, un crédit d'impôts de 3,8 milliards d'euros. « Nous pensons que, dans tous les cas, nous l'aurions obtenu, car notre entreprise était manifestement éligible à ce dispositif. Nous avons simplement pris cet engagement de créations d'emploi à cette occasion », affirme René Pénisson. Un engagement qui représente une goutte d'eau au regard des économies que le groupe va réaliser, 500 millions d'euros chaque année, pendant cinq à sept ans.

Dans un premier temps, trois bassins d'emploi ont été retenus, choisis par l'Etat : Sarrebourg, en Moselle (57), Creil, Compiègne et Beauvais, dans l'Oise (60), et Arles, dans les Bouches-du-Rhône (13). La mission est confiée, sur appel d'offres, à trois sociétés spécialisées dans la reconversion industrielle, l'implantation et le développement d'entreprises : respectivement Sodie, Géris et Sofirem.

Prospection endogène et exogène

« Notre mission est double, explique José Manuel Garcia, chef de projet de Sofirem, qui a ouvert une agence en Arles, en mars 2005. Dans un premier temps, nous avons rencontré tous les acteurs du développement économique du territoire pour leur présenter l'action engagée et définir des modalités de collaboration. Car ils sont en mesure de nous aider à identifier des projets. C'est le deuxième volet de notre travail. Nous prospectons de manière endogène, auprès des acteurs et des entreprises du territoire. Nous faisons aussi de la prospection exogène, sous la forme d'actions de promotion du pays d'Arles auprès d'investisseurs potentiels en France et à l'étranger. »

Résultats positifs

La prospection exogène produit des résultats à plus long terme, mais ses effets sont déjà perceptibles. Une entreprise de logistique belge a ainsi préféré Arles à l'Espagne pour s'implanter et recruter 40 personnes. La prospection endogène auprès de 400 entreprises a, quant à elle, permis d'aboutir à un rendez-vous pour 10 % des appels téléphoniques. Dans un cas sur deux, ils ont débouché sur un projet.

Ainsi, début janvier, 229 emplois en CDI à temps plein étaient programmés sur le bassin d'Arles, dont 99 emplois prioritaires, c'est-à-dire destinés à des jeunes de moins de 26 ans n'ayant pas dépassé le niveau baccalauréat, des chômeurs de longue durée ou des personnes âgées de plus de 45 ans, sans critère de diplôme. Au total, 29 entreprises ont été aidées pour un montant de 2,72 millions d'euros. L'objectif initial était de 300 emplois en trois ans. Résultats tout aussi positifs dans l'Oise, avec 223 emplois validés sur 300 programmés. En Moselle, 140 emplois, sur un objectif de 250, sont déjà entérinés. « Les entreprises aidées sont essentiellement des PME-PMI. Nous trouvons aussi une forte proportion d'artisans, note Pierre Allain. La logistique, le tourisme, la sous-traitance automobile et la haute technologie constituent quelques-uns des secteurs d'activité bien représentés. »

Moins d'un an après le début du programme, Vivendi Universal lance le deuxième volet. Trois bassins d'emploi s'engagent, aujourd'hui, dans la même démarche : Dreux, en Eure-et-Loire (28), avec la société Sofred ; Calais, Saint-Omer, Arras et Montreuil, dans le Pas-de-Calais (62), avec Sofirem, et Chalon-sur-Saône (71), avec Finorpa. L'objectif est de 250 emplois sur chacun des territoires.

A ce jour, 7 millions d'euros ont déjà été engagés, dont 5,2 millions d'euros réellement dépensés. Pour dynamiser les territoires, l'enveloppe n'a pas été initialement répartie par bassins. Par ailleurs, les sociétés de conversion sont intéressées au résultat. Au montant de la prestation s'ajoute une rémunération variable liée, notamment, au nombre d'emplois créés ou au caractère prioritaire ou non du public bénéficiaire. Que le meilleur gagne...

Auteur

  • M.-P. V.