«Le détail des coûts reste très approximatif » ; « les analyses économiques s'appuient sur des critères qui n'ont rien de spécifiques à l'investissement formation, tels que la valeur actualisée nette, le taux interne de rentabilité ou bien encore le délai de récupération des capitaux investis » ; « aucune analyse fine des coûts de transaction, c'està-dire des pertes en ligne occasionnées par le recours à des prestations externes » ; « une part croissante de la variation réelle des coûts dépend non pas de l'effet volume mais de l'effet complexité ».

Voilà certaines des conclusions d'une étude Algora-Entreprise & Personnel sur les tentatives de calcul des coûts du e-learning, intitulée E-formation : l'heure des comptes ?, qui sera disponible sur les sites Internet de ces deux associations et qui fera l'objet d'une présentation le 6 février prochain.

Face à l'inanité des pratiques, les auteurs de l'étude proposent une approche prenant en compte la spécificité du concept de service, appelée la « servuction». « La spécificité d'un service - une formation, un voyage organisé, un spectacle - réside dans le fait que ce dernier est produit et livré en même temps, et que le client y est à la fois acheteur et coproducteur. A la différence des biens ordinaires, c'est l'investissement des utilisateurs dans la production même du service qui constitue LA variable la plus significative. » D'où une méthode de description des activités des apprenants et des prestataires, afin d'identifier plus précisément le service co-produit et d'en mesurer les coûts. Point important : « Cette coproduction de la formation par le formé peut s'apparenter à un transfert de charges au bénéfice de l'entreprise. Il conviendrait donc de réintégrer dans tout calcul de coûts la contribution des apprenants. » L. G.