Le plafond de verre, les défricheurs

Le «plafond de verre» est une expression de la sociologie américaine des années 1970, qui désigne une frontière invisible empêchant les femmes, à diplôme et compétences égaux, d'accéder aux meilleurs postes. Un concept que Yamina Benguigui, la réalisatrice, applique aux jeunes issus de la deuxième génération des immigrés, bloqués dans leur ascension sociale par des recruteurs empêtrés dans leurs préjugés racistes. En clair, les chances ne sont pas les mêmes selon que l'on s'appelle Mohamed ou Eric. Ce «plafond de verre» pèse lourd sur la tête des enfants d'immigrés. Le phénomène est d'autant plus puissamment ancré dans les pratiques professionnelles qu'il est impalpable, invisible, insidieux... Il ne peut être assimilé à un racisme affiché, mais à une discrimination rampante, qui s'appuie sur un faisceau informel d'apriorismes... Victimes de cette discrimination invisible, liée aux préjugés raciaux hérités du colonialisme, ils ne peuvent accéder au système méritocratique, pilier de notre république. D'autres pays tels que le Canada, les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne ont su se doter d'outils juridiques garantissant l'égalité des chances. Un documentaire rigoureux, mêlant analyses de sociologues, de chefs d'entreprise et témoignages de jeunes. En salles, documentaire français.