Près de 330 000 euros. C'est la somme économisée par le site PSA Peugeot Citroën de Mulhouse sur sa cotisation «accidents de trajets» en 2005. L'assurance maladie prévoit, en effet, de récompenser d'une «ristourne» les entreprises qui obtiennent de bons résultats en matière d'accidents survenus entre le lieu de résidence du salarié et son lieu de travail. Le taux de cotisation pour les accidents de trajet est fixé, au niveau national, à 0,3 % de la masse salariale. Le site de Mulhouse ne paye, en moyenne, que 0,16 %. Rapporté à la masse salariale d'un site employant 12 000 personnes, la direction obtient donc des économies conséquentes.

Pour obtenir cette ristourne, Marc Aury, ingénieur sécurité et conditions de travail du site, fait valoir, auprès de la Caisse régionale d'assurance maladie (Cram) d'Alsace-Moselle, avec laquelle il a signé une convention sur les «risques routiers professionnels» au mois de novembre dernier, les dispositions susceptibles d'améliorer la sécurité des trajets. Certaines relèvent d'une politique de prévention et d'autres d'une gestion classique de l'entreprise. Ainsi, le site de PSA met gratuitement à la disposition de ses salariés 170 lignes de bus desservant 300 communes des alentours. Les 57 % du personnel qui les utilisent n'ont, ainsi, pas à prendre leur voiture.

La cantine d'entreprise fait également partie des services que la Cram apprécie, parce qu'elle évite aux salariés de sortir du site pour aller déjeuner.

Aux 43 % qui, cependant, utilisent leur voiture, Marc Aury propose une vérification gratuite de leur véhicule. En outre, il organise, depuis quatre ans, une campagne de formation à la conduite : conduite sur piste glissante, négociation d'un virage...

Cette formation est également utile aux salariés qui partent en mission. A la différence des accidents de trajet, qui correspondent à une cotisation spécifique, les accidents de mission sont inclus dans les cotisations «accidents du travail». La philosophie de la direction du site pour éviter les accidents de mission est assez simple : ne pas mettre les salariés sur les routes ! Pour ce faire, les missions sont, le plus souvent possible, remplacées par des visioconférences ou des audioconférences.

Lorsque ce n'est pas possible, la direction incite les salariés à prendre le train ou l'avion. Et, pour ceux qui ne peuvent décidément pas faire autrement que de prendre leur véhicule, il est prévu un calcul du temps de trajet, ouvrant droit à des remboursements de frais, qui n'incite pas le salarié à rouler imprudemment. Le temps de trajet annoncé par le site de Michelin est, à chaque fois, majoré de 25 %. Résultat, le site n'a connu aucun accident de mission depuis cinq ans.

> Effectifs : 12 000 salariés.

> Production : 405 000 véhicules en 2005. Le site comporte également une forge et une fonderie.