Souvent dénoncés comme privilégiés, du fait de la sécurité de l'emploi, les travailleurs du public sont loin d'être à l'abri des effets, voire des méfaits, de l'économie moderne et de son culte de la fluidité et du changement.

Un colloque, organisé à la suite d'une recherche sur le service public menée à l'université de Genève, a fait le point, fin 2004, sur l'onde de choc néolibérale dans le public.

Les actes de ce colloque paraissent aujourd'hui. Une première partie est consacrée aux témoignages des professionnels du public eux-mêmes (social, santé, police, éducation), coincés entre leur allégeance à l'Etat et la dégradation de leurs conditions de travail et de celles des personnes qu'ils administrent. Dans une deuxième partie, quatre professionnels du social, de la recherche universitaire et d'une ONG analysent les institutions et leurs pratiques. Une troisième partie est consacrée au thème de la globalisation, envisagée par rapport au service public. Dans la dernière partie, enfin, suivent plusieurs apports d'anthropologie philosophique et politique.

En conclusion, deux textes tentent de dégager les tendances à venir. Une réflexion interdisciplinaire sur le sens de l'action publique à l'heure où la notion même de public est battue en brèche par les valeurs du libéralisme et de l'individualisme.

Un ouvrage qui met en lumière les contradictions d'une époque coincée entre la servitude, la liberté et l'inégalité.